Sous la pression, Facebook bannit les groupes liés au mouvement d’extrême droite Boogaloo

Publié le 1 juillet 2020 à 6h41
La page d'accueil du réseau social Facebook.
La page d'accueil du réseau social Facebook. - Source : Kon Karampelas / Unsplah

GRAND MÉNAGE - Le réseau de groupes d'extrême-droite fait grand bruit depuis quelques semaines aux Etats-Unis, a été banni de Facebook, a indiqué le géant des réseaux sociaux mardi 30 juin, pointé du doigt pour sa gestion complaisante des contenus haineux sur sa plateforme.

Leurs contenus sont considérés comme "racistes, violents, haineux et trompeurs". Des centaines de comptes Facebook, Instagram, de pages et de groupes se réclamant de la mouvance d'extrême-droite américaine "Boogaloo" ont été classés ce mardi par Facebook dans la catégorie  "individus et organisation dangereuse". 

"Ce réseau violent est banni de toute présence sur notre plateforme et nous retirerons tous les contenus qui le soutiennent, en font l'apologie ou le représentent", a averti un communiqué. Une action de plus du géant des réseaux sociaux, qui subit une forte pression pour purger sa plateforme de ce genre de contenus, et qui a d'ores et déjà annoncé de nouvelles règles de hiérarchisation des articles sur le fil d'actualité des utilisateurs, pour favoriser la véracité de l'information et lutter contre la désinformation et le sensationnalisme stérile.

Des adeptes lourdement armés

En tout, Facebook a retiré 220 comptes Facebook, 95 comptes Instagram, 28 pages et 106 groupes qui constituent actuellement le réseau "Boogaloo", ainsi que 400 autres groupes et plus de 100 pages qui hébergeaient des contenus similaires. Ce mouvement, n'est ni très organisé ni très uni, comprend des activistes anti-gouvernement et pro-armes à feu, des néo-nazis et des suprémacistes blancs.

Ses adeptes lourdement armés ont tenté à plusieurs reprises de perturber les récentes manifestations antiracistes, organisées depuis un mois en réaction à la mort de George Floyd, un Afro-Américain dont la mort, provoquée par un policier blanc, a enflammé la planète à la fin du mois de mai. Ils inquiètent les autorités américaines depuis que l'un d'entre eux a tué deux policiers en Californie début juin. 

Facebook craint leur retour sur sa plateforme sous une autre terminologie, signe de leur capacité à communiquer et s'organiser autrement via les réseaux sociaux. Dans une étude publiée en avril, le Tech Transparency Project avait dénombré 125 groupes dédiés à l'idéologie Boogaloo sur Facebook, avec des dizaines de milliers d'abonnés discutant d'armes, d'explosifs et de tactiques pour attaquer les autorités.

Boycott sans précédent de Facebook

Mark Zuckerberg, le patron du groupe californien, avait déclaré vendredi 26 juin que Facebook retirerait désormais plus de types de publicités "incitant à la haine", et masquerait les messages considérés problématiques des politiques, jusqu'à présent tolérés tels quels. Une prise de position inédite pour le milliardaire, longtemps complaisant à l'égard de ces groupes, qu'il refusait de bannir au nom de la liberté d'expression.

Le géant des réseaux sociaux, accusé de laxisme sur la désinformation politique et les contenus toxiques, fait en effet face à un boycott sans précédent. Les reproches ne sont pas nouveaux, mais dans le contexte des manifestations contre le racisme systémique aux Etats-Unis, des associations ont appelé les marques à frapper là où ça fait mal : les revenus publicitaires. Près de 200 sociétés, dont Coca-Cola, Levis, Unilever et Starbucks, boycottent désormais Facebook pour tout le mois de juillet, voire au-delà, et demandent à l'entreprise de revoir sa copie sur ces sujets.


La rédaction de TF1info

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