"Comment dire à mon fils qu'il n'a plus de père ?" : les proches des disparus du sous-marin argentin crient leur colère

Publié le 24 novembre 2017 à 9h06, mis à jour le 24 novembre 2017 à 10h35
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Source : Sujet JT LCI

SOUS-MARIN ARGENTIN - L'espoir de retrouver des survivants du sous-marin argentin San Juan était proche de zéro vendredi après l'annonce de l'explosion dont il aurait pu être victime. Une annonce tardive, estiment les familles des 44 marins qui ont manifesté leur désespoir.

"Je me sens trahie, comment peuvent-ils se rendre compte de ça que maintenant ?" Presque dix jours après la disparition d'un sous-marin argentin, les familles des marins sont en colère. Ils reprochent aux autorités d'avoir mis du temps à découvrir l'origine du drame qui aurait coûté la vie aux 44 membres d'équipage : une explosion.

"On nous a manipulés", a ainsi asséné l'épouse de German Suarez, un opérateur sonar sur le San Juan. "On est en colère, on nous a menti", s'énerve Itati Leguizamon, dont le mari est à bord. Et d'ajouter à L'AFP : "Ils ne nous disent pas qu'ils sont morts mais qu'ils sont à 3.000 mètres de fond. Que faut-il en déduire ?". L'explosion, entendue par des stations hydroacoustiques puis analysée, est dorénavant la seule piste envisagée par la marine argentine pour expliquer la disparition le 15 novembre du sous-marin, dans une zone où la profondeur est en fait de 200 à 350 mètres.

MYSTERE DISPARITION SOUS MARINSource : Sujet JT LCI
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"Ils ont laissé naviguer une merde"

Jessica Gopar, l'épouse de Fernando Santilli, électricien de 35 ans à bord du San Juan, fond en larmes en sortant de la base de Mar del Plata : "C'est la première fois que je me rends à la base navale et j'apprends que je suis veuve". "C'était mon grand amour, sept ans fiancés avant de se marier, 13 ans d'amour et un enfant qu'on a eu du mal à avoir, lâche la jeune femme. Et comment je vais dire à mon fils qu'il n'a plus de père ?". "En apprenant la nouvelle (...), les gens sont devenus très agressifs", raconte la femme de German Suarez à propos du drame qui s'est joué à huis clos, dans l'enceinte de la base. "Ils ont fait des recherches pour se faire bien voir, car ils ont laissé naviguer une merde. En 2014 (le San Juan) avait déjà eu des problèmes pour remonter à la surface". 

Les recherches ont en effet été importantes. Plus de 4.000 personnes, quatorze navires et dix avions ont été mobilisés, avec l'aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, du Brésil et du Chili. "Un effort national et international de grande magnitude", selon la marine. En vain : lors d'une conférence de presse jeudi à Buenos Aires, le porte-parole de la Marine argentine, le capitaine Enrique Baldi, a annoncé que les analyses réalisées en Autriche de "l'anomalie hydro-acoustique" enregistrée avaient conclu à "un évènement anormal, court, violent, pas d'origine nucléaire, correspondant à une explosion". 

Le journal argentin La Nacion a avancé la thèse d'une explosion "conséquence d'un court-circuit dans le bloc de 960 batteries qui alimente en énergie" le bâtiment. Cela expliquerait l'absence de communication et le fait que le submersible n'a pas eu le temps d'activer sa balise de détresse. Selon la Marine argentine, le sous-marin avait signalé un problème de batterie dans sa dernière communication, une avarie jugée pas suffisamment grave pour déclencher une procédure d'urgence. Le commandant avait décidé de poursuivre la navigation.


La rédaction de TF1info

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