Spozhmai, petite fille afghane forcée à se faire kamikaze

AFGHANISTAN - Une petite fille de 10 ans, arrêtée dimanche dans le sud du pays, affirme que son frère taliban l'a forcée à porter une veste chargée d'explosifs pour mener une tentative d'attentat suicide.
Pulvérisée sur l'autel de la violence éternelle. Tel était le destin que son propre frère réservait à Spozhmai, 10 ans, petite fille de la province du Helmand, dans le sud de l'Afghanistan. Depuis l'arrestation de la fillette dimanche, la police s'est mise à la recherche dudit frère, et a tenté de faire la lumière sur son histoire.
Spozhmai a expliqué que son frère Zahir, connu comme étant un chef local taliban, l'aurait forcée avec un ami à prendre une veste bourrée d'explosif pour aller se faire exploser contre un barrage de police. "Je devais traverser une rivière de nuit, des vêtements secs m'attendaient pour le retour. Mais quand j'ai senti le froid de l'eau, je n'ai pas pu traverser et j'ai crié. Alors mon frère m'a ramené à la maison", a-t-elle témoigné notamment sur CNN . Là, elle affirme avoir été battue avant de réussir à s'enfuir.
L'eau était trop froide
Mardi, le ministre de l'Intérieur afghan a donné une version différente du déroulement des faits, qu'il affirme définitive après enquête. En fait, la petite fille aurait bien refusé d'entrer dans l'eau, mais ses cris auraient alerté les policiers tout proches, qui ont accouru. En les voyant, le frère aurait pris la veste suicide avant de s'enfuir, laissant sa sœur aux mains des autorités.
Battue ou pas, le funeste projet qui semble avoir été nourri pour Spozhmai suffit à faire froid dans le dos. Les talibans ont nié mardi toute implication dans cette affaire, comme ils le font systématiquement au sujet des enfants. Reste que CNN rappelle qu'en 2013, la police a mis la main sur 41 enfants, âgés de 6 à 11 ans, destinés à mourir en kamikazes. "Les enfants sont l'avenir de notre pays, on doit en prendre soin, et non pas les utiliser pour des attaques suicides", s'est indigné mardi le président afghan, Hamid Karzaï.
Quant à Spozhmai, le ministère de l'Intérieur a été chargé d'étudier les possibilités de la renvoyer à sa famille tout en s'assurant qu'elle y vive sa vie d'enfant. Mais la fillette, on comprend aisément pourquoi, refuse de retourner auprès des siens. La responsable locale des services de protection des femmes demande donc qu'elle soit placée dans une résidence protégée de la capitale, Kaboul.
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