Macron a critiqué ces médias devant Poutine : que sont Sputnik et Russia Today ?

Publié le 30 mai 2017 à 9h25
Macron a critiqué ces médias devant Poutine : que sont Sputnik et Russia Today ?

MEDIAS - Aux côtés de Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a assumé lundi l'exclusion des journalistes de Russia Today et Sputnik de son quartier général de la campagne présidentielle, accusant ces deux médias russes proches du Kremlin d'être des "organes d'influence". A quoi le président de la République faisait-il allusion ?

Le torchon brûle (un peu plus) entre Emmanuel Macron et Sputnik ainsi que Russia Today. Ces deux médias russes proches du Kremlin ont été éreintés par le président français ce lundi, à l'occasion de sa conférence de presse avec Vladimir Poutine. Dernier épisode en date d'une relation tumultueuse qui a débuté durant la campagne présidentielle.

La tension a culminé dans cette conférence de presse lorsqu'une journaliste russe a interrogé M. Macron sur sa décision d'exclure deux médias proches du Kremlin, Russia Today et Sputnik, de son QG pendant la campagne présidentielle. "On va se dire les choses : en vérité Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes mais comme des organes d'influence, de propagande et de propagande mensongère, ni plus ni moins", a fustigé le chef de l'Etat français. Avant d'enfoncer le clou : "Quand des organes de presse répandent des contre-vérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d'influence".  Que sont ces deux nouveaux venus sur la scène médiatique française ? 

Macron : "Russia Today et Spoutnik ont été des organes de propagande"Source : Sujet JT LCI
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Russia Today, une chaîne au service du Kremlin

RT, ex-Russia Today, possède notamment des bureaux à Paris, Londres, Washington, Tel Aviv, Moscou. Elle émet en anglais, espagnol, arabe. Cette chaîne d'info en continu a débarqué en version française début 2017, à l'occasion de la présidentielle. Difficile d'être plus proche du pouvoir de Moscou : en décembre 2016, les députés russes ont donné leur accord pour une rallonge de 17,8 millions d'euros pour RT, portant à 274,1 millions d'euros son financement total pour 2017. Dotée d'une large palette d'intervenants, RT est souvent accusée d'être le porte-voix du Kremlin.  Le réseau RT revendique aujourd’hui de toucher 700 millions de personnes dans plus de 100 pays.

La chaîne est régulièrement au coeur d'escarmouches diplomatiques entre Moscou et les pays occidentaux, leurs relations s'étant dégradées depuis la crise en Ukraine et l'annexion en mars 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée. Lors de son lancement en 2005, le président russe Vladimir Poutine lui avait assigné la mission de "casser le monopole des médias anglo-saxons". 

Sputnik, "un fournisseur d'informations alternative"

Sputnik est plus spécialisé dans la radio et sur Internet. Sur la page de présentation de son site en français, il se décrit comme "un fournisseur d'informations alternatives [soucieux de montrer] la voie d'un monde multipolaire". Créé en l’espace de quelques mois à partir des réseaux de l’agence de presse Ria-Novosti et de la radio La Voix de la Russie, réunies au sein de l’agence Rossia Segodnia – propriétaire de la chaîne de télévision Russia Today –, Sputnik est présent dans 34 pays. 

D’abord alimentée de Moscou, la version française est gérée depuis fin 2015 par une rédaction parisienne. En l’espace de deux ans, le média est monté en puissance sur les réseaux sociaux. Il est présent sur Facebook, où 290 000 personnes sont abonnées, ainsi que sur Twitter et YouTube.

Dès le lancement en grande pompe de Sputnik en 2014, le ton était donné : la lutte "contre la propagande agressive qui nourrit le monde et impose un point de vue unipolaire", selon les mots de son directeur, Dmitri Kisselev, un présentateur controversé notamment pour des propos jugés homophobes et anti-américains.


La rédaction de TF1info

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