SYRIE - A son arrivée au Conseil européen à Bruxelles ce jeudi à la mi-journée, le chef de l'Etat s'est exprimé sur la situation humanitaire à Alep. Il a pointé la responsabilité de Vladimir Poutine dans ce carnage.
Lors de son arrivée au sommet européen de Bruxelles ce 15 décembre à la mi-journée, François Hollande a à nouveau condamné l'attitude de la Russie dans le conflit syrien. Selon lui, elle "prend des engagements et ne les tient pas" face à la crise humanitaire à Alep. "Il y a un moment où il faut répondre de ses actes", a lancé le chef de l'Etat à l'attention du président Vladimir Poutine, avant de marteler que "l'Europe doit faire entendre sa voix".
"Dans les quelques heures qui viennent, si les efforts ne sont pas faits, les régimes qui soutiennent Bachar al-Assad prendront la responsabilité de cette situation extrêmement grave pour les populations", a averti le président français. "On ne peut pas laisser des femmes, des hommes des enfants, être soumis à des bombardements, enrôlés de force, menacés pour leur sécurité et traités de manière aussi indigne", a-t-il ajouté.
L'Europe doit ouvrir la voie à la négociation et exiger un cessez-le-feu
François Hollande
Interrogé sur l'unité de l'UE sur la question, M. Hollande a répondu : "Si les 28 n'étaient pas d'accord sur une question aussi essentielle (...) alors à quoi ça servirait d'avoir l'Europe à 28 ?". "L'Europe doit se retrouver sur cette position tout en ouvrant la voie à la négociation" et "exiger" un "cessez-le-feu", que "la population qui est aujourd'hui menacée, prise en otage, puisse sortir d'Alep et qu'un couloir humanitaire soit ouvert", a-t-il réitéré.
Pour François Hollande, "l'urgence" est "de faire évacuer le plus possible la population qui ne plus supporter les bombardements et les massacres et qui veut en toute sécurité quitter la zone". "La deuxième priorité, c'est de pouvoir faire accéder à Alep l'aide alimentaire et les médicaments pour la population qui voudrait rester", la troisième étant "de protéger tous les établissements hospitaliers autour d'Alep".
"J'ai demandé que le maire d' #Alep puisse être reçu au #ConseilEuropéen . Ce sera fait dans quelques minutes. Il donnera son témoignage" pic.twitter.com/IbOywPSpLu — La France dans l'UE (@RPFranceUE) 15 décembre 2016
François Fillon, a quant à lui demandé à Bruxelles une initiative européenne pour mettre autour de la table tous les acteurs de la crise syrienne, "y compris ceux qui commettent des crimes". Le candidat de la droite à la présidentielle de 2017 venait de rencontrer Angela Merkel et les autres dirigeants conservateurs de l'UE, lors de leur réunion traditionnelle avant le Conseil européen.
#Alep On ne peut pas continuer simplement à s'indigner. https://t.co/wO3F8oDtdB — François Fillon (@FrancoisFillon) 15 décembre 2016
4.000 personnes évacuées d'Alep
Le régime syrien a lancé ce jeudi l'évacuation des derniers quartiers rebelles d'Alep. Une opération qui pourrait sceller sa victoire, un mois après le lancement de son offensive pour reconquérir la deuxième ville de Syrie. Les premiers évacués, essentiellement des blessés et leurs familles, doivent quitter les quartiers où ils étaient assiégés depuis quatre mois. Au total, 4000 rebelles et leurs familles sont concernés, selon la télévision syrienne, par cette opération.
La perte d'Alep représente un revers cuisant pour la rébellion, qui avait conquis la partie orientale de la métropole en 2012. Pour le régime, cette victoire, rendue possible grâce au soutien de la Russie, est le plus important succès du pouvoir depuis le début de la guerre en 2011.