Syrie : Bachar al-Assad réélu avec 88,7% des voix, l'opposition dénonce une "farce"

Publié le 4 juin 2014 à 22h50
Syrie : Bachar al-Assad réélu avec 88,7% des voix, l'opposition dénonce une "farce"

SYRIE - Bachar al-Assad a été réélu pour sept ans à la tête de la Syrie avec 88,7% des voix au cours d'un scrutin qualifié de "farce" par l’opposition et les pays occidentaux.

Bachar al-Assad réélu sur un champ de ruine. Le chef du Parlement syrien Mohammad al-Lahham a annoncé mercredi la réélection du président syrien pour sept ans, avec 88,7% des voix, au cours d'un scrutin qualifié de "farce" par l'opposition et les pays occidentaux. Ce vote intervient plus de trois ans après le début de la guerre civile qui a fait plus 160.000 morts et neuf millions de déplacés, soit 40% de la population syrienne. 11,6 millions ont participé au scrutin, sur les 15,8 millions d'électeurs appelés aux urnes, a pourtant affirmé le chef du parlement. L'élection s'est déroulée dans les zones contrôlées par le régime, soit 40% du territoire, où vivent 60% de la population.

Arrivé au pouvoir en 2000, le fils de Hafez al-Assad, a qui il a succédé, avait été reconduit au pouvoir une première fois en 2007, par référendum. Il avait alors recueilli 95,86% des suffrages. Suite à l'annonce de la victoire de Bachar al-Assad, des scènes de joie ont été diffusées sur la télévision officielle Al-Ikhbariya. Des tirs ont été également entendus dans des secteurs de la capitale libanaise et des régions dominées par le Hezbollah chiite, l'allié du régime syrien. Différentes sources ont rapporté des blessés au cours de ces manifestations de soutien au leader syrien.

Les tirs se sont poursuivis ce mercredi

De leur côté, les opposants au régime de Damas ont dénoncé cette réélection, rappelant que le peuple voulait la chute du régime alors que les tirs d'obus ont été rapportés mercredi sur Damas par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG évoque la mort d'au moins trois personnes dans la capitale et dix-neuf à Alep. L'OSDH a en outre affirmé que le régime avait "forcé" des citoyens à voter sous peine d'arrestation.

En exil, le chef de l'opposition syrienne Ahmad al-Jarba a affirmé que "les dictateurs ne sont pas élus, ils gardent le pouvoir par la force et la peur, ce sont les deux raisons qui poussent les Syriens à participer à cette mascarade". De son côté, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a qualifié l'élection d'"illégitime" et estimé qu'elle minait "les efforts politiques pour trouver une solution à cet horrible conflit". Elle a également appelé le régime syrien à engager de "véritables négociations politiques".
 


La rédaction de TF1info

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