"Des victimes que la France abandonne" : des parlementaires appellent à rapatrier 200 enfants de Syrie

Publié le 4 octobre 2021 à 17h43
200 enfants français et leurs mères seraient bloqués notamment dans le camp d'Al-Hol, dans la région du Raqqa, en Syrie, ici le 14 septembre 2021.
200 enfants français et leurs mères seraient bloqués notamment dans le camp d'Al-Hol, dans la région du Raqqa, en Syrie, ici le 14 septembre 2021. - Source : DELIL SOULEIMAN / AFP

RAPATRIEMENT - Dans une tribune publiée dans 'Le Monde", 175 parlementaires appellent à venir en aide à 200 enfants français et leurs mères, retenus dans les camps de Roj et d'Al-Hol du nord-est de la Syrie, déplorant des "conditions sanitaires indignes".

"Ces enfants sont innocents : ils n'ont pas choisi de partir en Syrie, de naître en zone de guerre ou dans ces camps." 175 parlementaires français, majoritairement de gauche mais aussi de la majorité, ont appelé lundi 4 octobre dans une tribune au Monde à "rapatrier immédiatement" 200 enfants français et leurs mères, "détenus arbitrairement" dans des camps du nord-est de la Syrie.

"Dans les camps de Roj et d'Al-Hol du nord-est de la Syrie survivent, depuis plus de deux ans, deux cents enfants français et leurs mères détenus arbitrairement", indiquent les signataires, députés, sénateurs ou eurodéputés. "Les conditions sanitaires indignes dans lesquelles ces enfants sont maintenus sont renseignées depuis longtemps par de nombreux observateurs et ONG", poursuivent-ils dans cette tribune.

Parmi ces rapports cités par le texte, celui de l’ONG Rights and Security International (RSI) qui décrit dans un rapport du 17 février 2021 "de jeunes enfants présentant des éruptions cutanées, aux membres squelettiques et au ventre ballonné, fouillant dans des tas d’immondices nauséabonds sous un soleil de plomb ou étant étendus sur le sol d’une tente, le corps recouvert de poussières et de mouches". "Des enfants meurent de diarrhée aiguë et d’infections similaires à la grippe", poursuit le texte cité.

"Des victimes que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents"

Ils appellent la France "au nom de l'impératif humanitaire (...) à rapatrier immédiatement les enfants français victimes de traitements inhumains et dégradants, qui périssent dans les camps syriens". Ces enfants "sont des victimes, que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents : laisser périr ces enfants dans ces camps est indigne de notre État de droit et contraire à nos engagements internationaux", écrivent les signataires de la tribune.

Ils appellent également la France "au nom de l'impératif sécuritaire (...) à organiser le rapatriement des femmes françaises détenues dans les camps de Roj et d’Al-Hol et déjà judiciarisées en France", alertant sur le risque de les voir "grossir les rangs de l'Etat Islamique en emportant, avec elles, leurs enfants". Pour éviter de nourrir "le terrorisme de demain", ils appellent à juger ces femmes en France, elles qui font "déjà toutes l’objet d’une procédure judiciaire antiterroriste en France et d’un mandat d’arrêt international délivré par un juge français".

Les signataires rappellent notamment que Hayat Boumeddiene, veuve du terroriste Amedy Coulibaly, auteur des attentats de l'Hyper Cacher et de Montrouge en janvier 2015, "s’est évadée du camp d’Al-Hol, en 2019, pour rejoindre Al-Qaida"

Du côté de nos voisins, la Belgique, la Finlande, le Danemark ont décidé de rapatrier tous leurs ressortissants, l'Allemagne et l'Italie ont déjà commencé à le faire, tout comme les Etats-Unis, la Russie ou encore l'Ukraine, la Bosnie et l'Albanie, entre autres, énumèrent les auteurs. 

La tribune est signée par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, plusieurs élus La France insoumise dont Eric Coquerel, des députés LaREM (Guillaume Gouffier-Cha, Naïma Moutchou...) ou encore le député LR Philippe Gosselin. Mais aussi par des présidents de groupes politiques, comme Patrick Kanner, patron des sénateurs PS, André Chassaigne, patron des députés communistes, ou encore Guillaume Gontard, chef de file des sénateurs écologistes. 


La rédaction de TF1info (avec AFP)

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