Syrie, Trump... : les "énormes défis"qui attendent Antonio Guterres, le nouveau patron de l'ONU

Publié le 12 décembre 2016 à 17h54
Syrie, Trump... : les "énormes défis"qui attendent Antonio Guterres, le nouveau patron de l'ONU
Source : Julie Jacobson/AP/SIPA

INTERNATIONAL - Le Portugais Antonio Guterres a prêté serment lundi à la tête de l'ONU. Les attentes sont d'ores et déjà fortes pour qu'il reprenne l'initiative sur plusieurs dossiers épineux.

"Je ressens l'humilité de celui qui fait face à des défis énormes, dans un monde qui est perturbé par des problèmes très très sérieux", soulignait la semaine dernière Antonio Guterres. Le nouveau patron de l’ONU ne croit pas si bien dire : à l’heure de prêter serment ce lundi à New York, l’ex-Premier ministre portugais croule déjà sous les dossiers.

Reprendre en main la crise syrienne

Ancien Haut-commissaire aux réfugiés, le 9e secrétaire général souhaite surmonter les divisions sur la Syrie qui minent l'ONU. Mettre fin au carnage dans le pays est en tête des priorités de cet homme de 67 ans. "Quelles que soient les divisions, il est plus important de s'unir" et "grand temps de se battre pour la paix", a déclaré Antonio Guterres à la presse après sa nomination.

Composer avec les Etats Unis

Quelle marge de manœuvre pour Antonio Guterres face à Donald Trump ? Si le nouveau patron de l’ONU se dit prêt à agir, reste à savoir ce que lui réserve le président américain élu. Difficile en effet de composer sans les Etats-Unis, qui sont de loin les plus gros financiers de l'ONU. Elles contribuent à hauteur de 22% dans le budget opérationnel de l'institution et financent 28% de ses missions de maintien de la paix, qui coûtent actuellement 8 milliards de dollars par an. Antonio Guterres attend ainsi avec impatience l’arrivée au pouvoir de celui qui, durant sa campagne, a créé une incertitude sur l'accord de Paris sur le climat. Le milliardaire avait en effet promis d'en retirer son pays. Le prédécesseur d'Antonio Guterres, Ban Ki-moon, avait porté cet accord depuis qu'il était à la tête de l'ONU. 

Il va prendre la tête de l’ONU : portrait d’Antonio Guterres en trois adjectifsSource : Sujet JT LCI
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Gérer la crise au Burundi

Depuis un an, le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature à un troisième mandat controversé. Des violences ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes hors du pays. En coulisse, les relations entre l'ONU et Bujumbura se sont également dégradées après la publication fin septembre d'un rapport d'experts onusiens. Ces derniers ont pointé la responsabilité de la police et des forces de sécurité dans les violences qui agitent le pays, évoquant un risque de génocide. En représailles, le gouvernement burundais a suspendu sa coopération avec le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

Mais aussi…

Le Portugais devra également redorer le blason des missions de maintien de la paix de l'ONU, dont plusieurs sont en difficulté. Au Soudan du Sud notamment, plongé dans un sanglant chaos, ou en Centrafrique, où les Casques bleus ont été accusés d'agressions sexuelles sur des enfants. Outre les enquêtes visant des soldats français de l'opération Sangaris, plus de 40 cas d'exploitation ou d'abus sexuels présumés commis par des casques bleus ont été signalés depuis le déploiement de la Minusca, la force onusienne de stabilisation en Centrafrique, en septembre 2014. 

Antonio Guterres a par ailleurs promis de s'attaquer à la représentation des femmes au sein de l'ONU et d'aller vers la parité au sein de l'institution, qui ne compte actuellement qu'un quart de femmes aux postes de décision.


Thomas GUIEN

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