Tricherie aux tests antipollution : Volkswagen en pleine tourmente

Publié le 21 septembre 2015 à 16h17
Tricherie aux tests antipollution : Volkswagen en pleine tourmente

SCANDALE - Le géant allemand de l'automobile, Volkswagen, est soupçonné d'avoir équipé des véhicules destinés au marché américain d'un système permettant de tromper les tests antipollution effectués aux Etats-Unis. L'affaire pourrait coûter plusieurs milliards de dollars au groupe. A la clôture de la Bourse de Francfort, lundi, le titre automobile abandonnait plus de 17%, soit quelque 15 milliards d'euros.

Séisme dans le secteur automobile. Suite aux révélations vendredi sur la tricherie sophistiquée mise au point par Volkswagen pour tromper les contrôles antipollution américains, la sanction des marchés est tombée lundi pour le géant allemand et elle est à la hauteur du scandale. Le titre du constructeur perdait ainsi plus de 20%, soit l'équivalent de 20 milliards d'euros, en milieu de matinée à la Bourse de Francfort. Au final, Volkswagen aura abandonné 17,14% à la clôture de la place allemande, soit quelque 15 milliards d'euros de capitalisation boursière perdus.

Selon les autorités américaines 482.000 véhicules de marque Volkswagen et Audi, construits entre 2009 et 2015 et vendus aux Etats-Unis, ont été équipés d'un logiciel capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution des autorités. Le système équipant les véhicules trafiqués limitait alors les émissions de particules polluantes de type dioxyde d'azote ou Nox - responsable notamment de maladies respiratoires - s'assurant du même coup de passer le test sans encombre.

Volkswagen regrette d''avoir "déçu" ses clients

Si le PDG de Volkswagen Martin Winterkorn a dit "regretter" dimanche d'avoir "déçu" ses clients et précisé que son groupe allait coopérer avec les autorités américaines "pour établir les faits rapidement et de façon transparente", les conséquences pour le numéro un mondial des ventes au premier semestre pourraient être catastrophiques. L'amende à laquelle Volkswagen s'expose s'élève en effet à 18 milliards de dollars (16 milliards d'euros) au total. Mais ce montant ne prend pas en compte les possibles rappels de véhicules auxquels le constructeur pourrait être contraint et qui pourraient lui coûter des millions, voire des milliards de dollars.

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D'ores et déjà, le géant allemand a annoncé l'arrêt de la commercialisation outre-Atlantique de ces modèles diesel quatre cylindres de marques Volkswagen et Audi. En août, les motorisations diesel de Volkswagen représentaient 23% du total des ventes de ses modèles aux Etats-Unis.

"Une affaire grave", selon le vice-chancelier allemand

En interne, le scandale pourrait bien coûter sa place au PDG du groupe, Martin Winterkorn, aux commandes depuis 2007 et dont la reconduction à la tête de Volkswagen jusqu'en 2018 doit théoriquement intervenir à l'issue d'une réunion du Conseil de surveillance programmée vendredi.

La suspicion porte maintenant sur d'autres marchés qui s'inquiètent d'avoir été victimes de la même supercherie. C'est le cas de la Corée du Sud, qui a annoncé son intention de contrôler le niveau de pollution de trois modèles Volkswagen (Golf, Jetta et Audi A3). Du côté de Berlin, le gouvernement allemand a appelé les constructeurs automobiles à fournir "des informations fiables afin que (...) l'autorité compétente puisse vérifier si des manipulations comparables ont eu lieu en Allemagne ou en Europe". Le porte-parole du ministère allemand de l'Environnement, Andreas Kübler, a toutefois indiqué lundi ne disposer d'aucune "indication" allant dans cette direction.

"Nous sommes devant un cas avéré de tromperie des consommateurs et de dommages faits à l'environnement", a pour sa part commenté le secrétaire d'Etat à l'Environnement Jochen Flasbarth, exigeant que la marque "fasse la lumière totale sur la manière dont ces manipulations ont eu lieu et sur leur ampleur". "Une chose est claire, c'est une affaire grave", a également commenté le ministre de l'Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel.

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La rédaction de TF1info

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