Trump menace la France et l'Allemagne du retour des djihadistes originaires d'Europe

Publié le 13 octobre 2019 à 19h01, mis à jour le 13 octobre 2019 à 19h17
Trump menace la France et l'Allemagne du retour des djihadistes originaires d'Europe
Source : Nicholas Kamm / AFP

MEETING - Lors d'un sommet à Washington, Donald Trump s'en est pris à la France et à l'Allemagne, à propos des prisonniers de l'Etat Islamique, détenus par les Kurdes et qui, en raison de l'offensive turque, peuvent s'échapper.

Les djihadistes étrangers s'invitent dans la campagne américaine. Donald Trump en fait même un moyen de pression. Ce samedi 12 octobre, le Président des Etats-Unis était à la tribune du Values Voter Summit, un sommet des Républicains ultra-conservateurs. Tour à tour, il a évoqué la politique intérieure et la procédure d'"impeachment", les affaires dont est accusé Brett Kavanaugh, le juge à la Cour Suprême dans le viseur pour des faits de harcèlement sexuel, et la guerre en Syrie. 

A ce propos, il a fait un long discours sur l'implication des soldats américains et estimé que ses soldats justement, ne pouvaient pas "garder la frontière entre la Turquie et la Syrie", référence au retrait des forces américaines déployées dans le nord de la Syrie qu'il a décidé. "Nous avons tué l'EI, nous les avons battus. Nous avons fait le boulot, et nous rentrons à la maison", a-t-il déclaré. "Nous avons eu 100% de l'Etat Islamique, nous en avons combattus beaucoup. Nous en avons tués, beaucoup. Des combattants. Ils n'ont pas montré de drapeau blanc (...) Ils n'abandonneront jamais, c'est une idéologie", dit-il. 

Puis de menacer la France et l'Allemagne : "La plupart de ces combattants viennent d'Europe. Ils viennent d'Allemagne, de France et de nombreux pays d'Europe. Ce sont leurs citoyens. Je les ai appelés, et j'ai dit : 'vous devez ramener vos combattants chez nous. Ils n'ont pas voulu. Ils ne veulent pas d'eux. Alors je leur ai dit : 'Vous ne comprenez pas, nous n'allons pas les prendre, nous n'allons pas les enfermer à Guantanamo ou dans nos prisons. Je les ai rappelés et dit : 'Vous devez les reprendre ou nous allons les laisser se diriger tout droit vers vos satanées frontières" mais [ces pays] ne veulent pas. (...) Nous en avons des centaines'", a lancé Trump. 

En effet, la question des djihadistes étrangers détenus en Syrie est particulièrement sensible pour les pays européens mais aussi pour les Etats-Unis qui craignent une grande évasion à la faveur de l'intervention turque. Les Américains ont annoncé dès ce mercredi qu'ils avaient pris en charge deux jihadistes britanniques particulièrement dangereux. 

Dimanche matin sur France 3,  la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a fait savoir que la France était "inquiète" après l'annonce de la fuite de 800 proches de jihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp en Syrie. "Je ne sais pas, aujourd'hui, qui sont exactement les personnalités qui se sont enfuies du camp, c'était depuis le début de cette intervention armée une préoccupation pour la France", a-t-elle insisté, en mentionnant les "djihadistes français dont nous avons toujours considéré qu'ils devaient être jugés sur place".


La rédaction de TF1info

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