Tsunami en Indonésie : les systèmes d’alerte pouvaient-ils anticiper la catastrophe ?

Publié le 23 décembre 2018 à 19h03, mis à jour le 24 décembre 2018 à 15h00

Source : JT 20h WE

ALERTE - Samedi soir, un puissant tsunami a fait plusieurs centaines de morts en Indonésie. Une catastrophe qui n’a pas pu être anticipée par les autorités. Explications.

Le gouvernement l’a rapidement reconnu : l’Indonésie ne possède pas de système d’alerte capable de détecter des tsunamis non causés par des séismes, rapporte The Jakarta Post. Ainsi, le tsunami meurtrier survenu samedi soir dans le détroit de la Sonde n’a pas pu être anticipé puisqu’il a été déclenché par un glissement de terrain sous-marin. Lequel avait été causé par l’éruption du volcan "L'enfant de Krakatoa". 

Avant la tragédie, les autorités pensaient d’ailleurs qu’il ne s’agissait que d’une simple marée montante. "C'était une erreur, nous sommes désolés", a finalement reconnu Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes. 

Le drame aurait-il pu être évité ?  Selon les experts en géologie, la proximité du volcan avec la côte ne laissait qu'une infime fenêtre de tir pour lancer une alerte efficace.

La tragédie en Indonésie montre les défis auxquels nous sommes confrontés dans le développement de systèmes d'alerte
Ilan Kelman, chercheur à l'University College de Londres

Le professeur David Rothery de l'Open University explique ainsi que "les balises pour détecter les tsunamis sont placées de façon à déceler les tsunamis créés par les séismes au niveau de la frontière entre les plaques tectoniques". À ses yeux, "même s'il y avait eu un tel dispositif à côté de l'Anak Krakatoa, le volcan est si proche du littoral que l'alerte aurait donné très peu de temps pour réagir, vu la vitesse à laquelle ces vagues se déplacent".

"La tragédie en Indonésie montre les défis auxquels nous sommes confrontés dans le développement de systèmes d’alerte pour des catastrophes telles que les tsunamis", embraye Ilan Kelman, chercheur à l'University College de Londres, auprès du Guardian. "Il faut travailler continuellement avec les personnes vivant dans les zones à risque afin de déterminer les éventuelles futures menaces, de même que la rapidité avec laquelle tout le monde doit être informé et agir lorsque de tels événements se manifestent. Avec les courts délais que nous voyons ici, nous avons encore beaucoup de travail à faire avec les personnes concernées pour sauver des vies."


La rédaction de TF1info

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