Turquie : 10.000 internautes visés par une enquête pour "terrorisme" ou "injure" au gouvernement

ENQUÊTES - Le ministère de l'Intérieur turc a indiqué samedi 24 décembre que 10.000 internautes font actuellement l'objet d'une enquête. Ils sont soupçonnés d'avoir des activités terroristes ou d'injurier les responsables gouvernementaux sur les réseaux sociaux.
Les autorités turques enquêtent sur environ 10.000 internautes, qu'ils soupçonnent d'activités terroristes ou d'injure aux responsables politiques sur internet. Selon le ministère de l'Intérieur, qui en a fait l'annonce samedi 24 décembre par communiqué, ces enquêtes interviennent dans le cadre de la "lutte contre le terrorisme, qui se poursuit avec détermination partout, y compris sur les réseaux sociaux".
Depuis le putsch raté en juillet dernier et le lancement de l'état d'urgence, les autorités turques ont lancé une vaste purge à travers tout le pays, à l'encontre notamment des partisans de son ancien allié, le prédicateur Fetullan Güllen, exilé aux Etats-Unis. Au total, plus de 1600 internautes ont été arrêtés, accusés de "propagande ou d'apologie du terrorisme", ou bien d'"injure aux responsables de l'Etat", précise le ministère de l'Intérieur. Et ce, alors que les défenseurs des droits de l'Homme s'inquiètent de la répression envers toute forme d'opposition en Turquie.
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La purge en Turquie
Un accès aux réseaux sociaux restreint après certains évènements
Le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan est régulièrement accusé de restreindre l'accès aux réseaux sociaux après certains évènements, comme des attentats, afin d' "empêcher", se justifient-ils, "la circulation d'informations susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l'Etat".
Pour exemple, l'accès à ces sites était particulièrement compliqué après l'assassinant lundi de Andreï Karlov, l'ambassadeur en Russie à Ankara. Ce jeudi, Twitter et YouTube tournaient au ralenti après la diffusion d'un message vidéo du groupe Etat islamique dans lequel l'organisation djihadiste affirmait avoir brûlé deux soldats turcs. Pour autant, ni le président Recep Tayyip Erdogan, ni le Premier ministre Binali Yildirim n'avaient réagi officiellement à cette publication.
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Même l'accès aux VPN (Virtual Private Network), qui peuvent être utilisés pour contourner les restrictions était rendu difficile, ces derniers jours comme l'a constaté un organisme de surveillance d'internet en Turquie, Turkey Blocks.
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