Turquie : Erdogan prêt à rétablir la peine de mort

Publié le 18 juillet 2016 à 22h37
Turquie : Erdogan prêt à rétablir la peine de mort

PUTSCH - Le président turc a réitéré qu'il n'écartait pas le rétablissement de la peine de mort dans son pays, dans un entretien diffusé lundi sur la chaine américaine CNN. Une prise de position qui intervient après le coup d'Etat manqué à la veille du week-end.

Retour en arrière en Turquie. Plus de dix ans après son abrogation, le président turc Recep Tayyip Erdogan n'écarte pas un retour de la peine de mort dans son pays. Une mesure qui ne peut être validée, selon le président turc, que par le Parlement après le coup d'Etat manqué à la veille du week-end.

Interrogé sur l'éventualité d'un rétablissement de la peine de mort pour les auteurs présumés du coup de force, Recep Tayyip Erdogan - dont les propos étaient traduits par un interprète - a déclaré : "Il y a un délit évident de traîtrise". Avant d'ajouter : "Mais évidemment, il faudra une décision parlementaire pour que cela prenne effet sous forme d'une mesure constitutionnelle". Pour rappel, Ankara a aboli la peine de mort en 2004 dans le cadre de sa candidature à l'Union européenne. "Les dirigeants devront donc se réunir et en discuter. S'ils acceptent d'en débattre, en tant que président, j'approuverai toute décision qui sera prise au Parlement", a également estimé le président.

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Près de 9.000 personnes placées en détention

Le pouvoir turc a intensifié lundi les purges après le putsch manqué dans la nuit de vendredi à samedi, avec plus de 7.500 personnes, y compris de hauts gradés de l'armée, placées en détention et près de 9.000 policiers, gendarmes et fonctionnaires limogés. Un zèle qui inquiète les Etats-Unis, l'Union Européenne et l'Otan : ces derniers ont mis en garde lundi la Turquie contre la tentation d'une répression généralisée et du rétablissement de la peine de mort.

Pour Recep Tayyip Erdogan, la priorité semble être l'extradition de Fethullah Gülen. Ce prédicateur musulman en exil est accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de putsch. Le président turc a ainsi assuré que son gouvernement présenterait aux Etats-Unis une demande formelle d'extradition concernant cet opposant de 75 ans qui vit reclus aux Etats-Unis depuis 1999. "Nous avons un accord réciproque d'extradition des criminels", a estimé Erdogan sur CNN. "Il devrait y avoir réciprocité pour ce type de choses".

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La rédaction de TF1info

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