Turquie : la parole sur Twitter à nouveau libre

Publié le 26 mars 2014 à 16h34
Turquie : la parole sur Twitter à nouveau libre

LIBERTES - La justice turque a ordonné mercredi la levée du blocage de Twitter, décidé jeudi dernier par le gouvernement afin de circonscrire un scandale le mettant en cause. Une mesure qui s'était révélée peu efficace, les millions d'utilisateurs turcs ayant rapidement contourné l'interdiction.

Twitter a de nouveau droit de cité en Turquie. Après une semaine durant laquelle le pouvoir a tenté de brider la parole des Turcs sur le réseau social, la justice a ordonné mercredi la levée du blocage de Twitter. Ce bâillonnement de la parole citoyenne avait été décidé après la publication d'enregistrements d'écoutes téléphoniques mettant en cause le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan dans un scandale de corruption. Des révélations tombées au pire moment puisque des élections municipales doivent se tenir dimanche, à l'issue d'une campagne très tendue avec de nouvelles manifestations à la mi-mars .

L'échéance cruciale des municipales

Une décision symbolique puisqu'en réalité, la mesure décidée par le gouvernement avait rapidement été contournée par les 12 millions d'utilisateurs sur le territoire. Le tribunal administratif d'Ankara, qui a rendu sa décision après avoir été saisi par l'opposition et plusieurs associations turques, a estimé que l'interdiction était "contraire aux principes de l'Etat de droit". Dans les faits, la censure s'est révélée qcontre-productive puisque dès vendredi, Twitter indiquait à ses utilisateurs les manipulations à opérer pour accéder à la plateforme, notamment en se connectant à des serveurs étrangers ou en twittant par SMS. Selon le quotidien turc Hurriyet , pas moins de 500.000 tweets en turc étaient publiés après 10 heures de blocage.

La décision de la justice turque apparaît comme un défi lancé au Premier ministre accusé de dérive autoritaire, tout autant que comme un signal envoyé à la communauté internationale. Le passage en force du gouvernement avait en effet été vu d'un très mauvais oeil à l'étranger, alors que la Turquie se veut un acteur de premier plan dans la région et en négociations avec l'Union européenne. D'ailleurs, les Etats-Unis, par la voix de Douglas Frantz, secrétaire d'Etat adjoint américain pour les affaires publiques, avait vivement réagi, qualifiant l'interdiction de Twitter "d'autodafé du 21e siècle".
 


La rédaction de TF1info

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