Tweet de Marine Le Pen : John et Diane Foley, au nom du fils

Publié le 17 décembre 2015 à 16h20
Tweet de Marine Le Pen : John et Diane Foley, au nom du fils

ETATS UNIS - Les parents du journaliste américain décapité se sont indignés mercredi de la publication par Marine Le Pen sur Twitter d'une photo de sa dépouille. Depuis un an, John et Diane Foley entretiennent en effet la mémoire de leur fils. Ils ont créé une fondation à son nom.

Il ne leur aura fallu que quelques heures pour réagir au tweet de Marine Le Pen, dans lequel le cadavre de leur fils gît sur le sol syrien. John et Diane Foley ont demandé mercredi à la patronne du FN de retirer la photo de la dépouille de James. Après son enlèvement en novembre 2012 dans le nord de la Syrie, ce dernier était devenu quelques mois plus tard le premier journaliste occidental décapité par Daech. Depuis, ses parents ont décidé d’entretenir sa mémoire.

John et Diane ont effet créé la Fondation James Foley pour soutenir ce qui lui tenait à cœur : le journalisme de guerre. Mais aussi soutenir les familles de ceux qui sont encore détenus en otages, sans oublier de faire pression sur Washington et sa "politique" opaque en la matière. "Jim n'est pas mort en vain, s'il vous plaît aidez-nous à construire quelque chose en son honneur", écrivait sa mère en septembre 2014.

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"Il avait vraiment l’esprit de famille"

Quelques semaines plus tôt, le public avait découvert ce couple qui, devant les caméras du monde entier, avait eu la force de réagir à la mort de leur fils, âgé de 40 ans. Devant leur pavillon de Rochester, dans le New Hampshire, John et Diane avait marqué les esprits par leur dignité. "Jim était un symbole pour notre pays. Jim était là-bas pour faire entendre la vérité, être témoin de la souffrance… et ils le savaient", avait témoigné sa mère, derrière des lunettes sombres. "Jim n’aurait jamais voulu qu’on soit dans la haine ou dans l’amertume", avait ajouté son père, refusant de céder à l’appel de la vengeance.

James était l’ainé des cinq enfants que le couple avait eu. Contrairement à sa famille qui n’a jamais bougé du New Hampshire, James a très vite eu des envies d’ailleurs. Après avoir été enseignant pour des enfants défavorisés à Chicago et dans l’Arizona, il leur annonce son choix de devenir journaliste de guerre. Malgré les risques : il passera 44 jours dans les geôles libyennes de Kadhafi. A chaque fois, il revient au bercail. "Il avait vraiment l’esprit de famille, peut-être parce qu’il était resté célibataire. A chaque fois, il emmenait sa grand-mère déjeuner au restaurant. C’était un rituel entre eux", avait raconté sa mère à Libération .

C’est cette même dignité qui s’est invitée mercredi, dans un communiqué adressé à Marine Le Pen. "Nous sommes profondément choqués par l'utilisation qui est faite de Jim pour le bénéfice politique de Le Pen et nous espérons que la photo de notre fils, ainsi que deux autres images explicites, seront retirées immédiatement", écrivent John et Diane, tous deux âgés de 66 ans. Et d’ajouter : "Nous avons choisi d'employer notre tragédie pour améliorer le monde qui nous entoure, or les actes de Le Pen vont à l'encontre de tout ce que Jim (comme ils l'appelaient) et la fondation James W. Foley Legacy Foundation représentent."

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Thomas GUIEN

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