Ukraine : ce que prévoit l'accord de sortie de crise

Publié le 21 février 2014 à 16h20
Ukraine : ce que prévoit l'accord de sortie de crise

POURPARLERS - Les négociations ont finalement abouti à un accord à Kiev vendredi, Viktor Ianoukovitch annonçant une série de mesures, acceptées par l'opposition. Metronews fait le point sur les concessions faites par le président ukrainien.

Est-ce l'épilogue des trois mois de crise sanglante en Ukraine ? Le président du pays Viktor Ianoukovitch a annoncé vendredi matin plusieurs mesures après les violences qui ont à nouveau mis Kiev à feu et à sang jeud i. Des concessions majeures faites dans le cadre des négociations avec les Européens , qui ont ensuite été acceptées par les leaders de l'opposition. En attendant de voir s'ils sera effectivement mis en œuvre, Metronews passe en revue les principaux points de cet accord.

Une présidentielle à la fin de l'année
La date reste encore à fixer, mais ce ne sera "pas plus tard" qu'en décembre 2014. Une élection présidentielle anticipée (le scrutin devait normalement se tenir en mars 2015), qui promet d'être placée sous haute surveillance, devrait être organisée d'ici à la fin de l'année en Ukraine. "J'annonce le lancement d'une procédure" en ce sens, a assuré dans son communiqué Viktor Ianoukovitch , qui avait remporté le dernier scrutin de 2010 face à l'opposante aujourd'hui emprisonnée Ioulia Timochenko. C'était une des demande des leaders de l'opposition. Reste à voir si les manifestants, dont beaucoup exigent le départ pur et simple de Ianoukovitch, accepteront qu'il reste en poste d'ici là et garde la possibilité de se maintenir au pouvoir en cas de nouvelle candidature.

Un gouvernement d'unité nationale
Il pourrait être mis en place "sous dix jours". Viktor Ianoukovitch a promis un "gouvernement d'unité nationale", associant donc des représentants du pouvoir actuel, l'opposition ou des technocrates. Si la composition s'annonce difficile, on sait déjà que l'actuel ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko n'en sera pas : c'était une des conditions de l'opposition pour ratifier l'accord.

Une réforme constitutionnelle
"Je lance aussi le processus du retour à la Constitution de 2004", a par ailleurs indiqué Viktor Ianoukovitch. Là aussi, c'est une revendication majeure de l'opposition. Mais elle n'avait pas besoin du chef de l'Etat pour l'engager. Le parlement ukrainien a en effet voté vendredi après-midi, à une large majorité, en faveur de l'adoption de cette Constitution de 2004. Elle réduit les pouvoirs présidentiels au profit du gouvernement et du Parlement.

La fin des violences
C'est bien sûr la condition sine qua non à la réussite de l'accord. "Les autorités et l'opposition s'abstiendront d'utiliser la violence", stipule celui-ci. Pour y parvenir, "les armes détenues illégalement doivent être remises au ministère de l'intérieur", et de son côté "le gouvernement ne pourra utiliser les forces de l'ordre que pour la protection des bâtiments publics."Il est également prévu que le Parlement adopte une nouvelle loi d'amnistie.


Gilles DANIEL

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