Ukraine : comme un vent de Guerre froide...

Publié le 6 mars 2014 à 19h38
Ukraine : comme un vent de Guerre froide...

UKRAINE – Moscou a avancé ses pions dans la crise ukrainienne, avec l'annonce surprise jeudi du Parlement pro-russe de Crimée de se rapprocher du Kremlin. L'Ukraine, bien décidée à garder son territoire, a immédiatement contre-attaqué, en proclamant l'illégalité de cette décision et en annonçant la dissolution du parlement de Crimée. Quant aux Américains et Européens, ils ont décidé de hausser le ton contre Moscou....

Menaces ouvertes et diplomatie sur les nerfs : un vent de guerre froide a soufflé jeudi de Washington à Moscou, en passant par Bruxelles. La tension s'est brutalement accélérée en milieu de journée, avec la demande du parlement de Crimée de rattacher cette péninsule autonome d'Ukraine à la Russie. Les députés, en majorité pro-russe, fixent alors un référendum au 16 mars prochain : la population choisira entre un rattachement à la Russie ou une autonomie nettement renforcée. Un véritable pied de nez à l'Europe, au moment où les dirigeants de l'Union cherchent une sortie de crise. Et un affront pour Kiev qui a dénoncé un "crime".

La sanction est tombée quelques heures plus tard : "La Rada (le parlement ukrainien) va initier la dissolution du Parlement de la Crimée", a déclaré le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov, dans une adresse à la nation. La tenue du référendum est "une farce, un crime contre l'Ukraine commis par les militaires russes", a-t-il ajouté.

Barack Obama tape du poing

A Washington, les sanctions tombent aussi. Mais cette fois, c'est la Russie de Poutine qui est directement visée. Gels des avoirs, restrictions de visas... Barack Obama a musclé le bras de fer avec le chef du Kremlin, qui ne cache plus sa volonté de reprendre la main sur son ancien bastion soviétique en mer Noire.

Depuis deux semaines, en effet, la Russie montre ses muscles dans cette péninsule , en grande partie russophone. Son drapeau flotte déjà sur les administrations criméennes, surveillées par ses soldats. Il faut dire que Moscou y a implanté, sous la guerre froide, ses forces navales. Un bastion stratégique de défense, qui lui permet aussi un accès commercial rapide à la Méditerranée.

L'UE contre-attaque

A Bruxelles, c'est le branle-bas de combat diplomatique : les dirigeants se sont retrouvés en urgence pour un sommet extraordinaire consacré à l'Ukraine. "Ce n'est pas seulement une crise entre l'Ukraine et la Russie, c'est une crise en Europe", a affirmé, solennel, le nouveau Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk . François Hollande a de son côté demandé à ce qu'il y ait "la pression la plus forte possible sur la Russie pour engager un processus de désescalade".

Une contre-attaque est lancée : l'UE a annoncé son intention de signer l'accord d'association avec l'Ukraine avant les élections du 25 mai. Ce même accord qui avait déclenché la crise, en novembre dernier. L'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait alors refusé de le signer, préférant se tourner vers la Russie. Il a conduit, quatre mois plus tard, à un affrontement est-ouest d'une intensité sans précédent depuis la fin de la guerre froide.


La rédaction de TF1info

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