Ukraine : le déploiement de troupes russes à la frontière est "le plus massif jamais enregistré"

CQ avec AFP
Publié le 19 avril 2021 à 17h08
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, le 19 avril 2021
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, le 19 avril 2021 - Source : FRANÇOIS WALSCHAERTS / POOL / AFP

ESCALADE - L’Union européenne redoute un incident à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, alors que les heurts se sont multipliés ces derniers jours. Kiev a annoncé l’expulsion d’un diplomate russe.

En visioconférence, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont penchés ce lundi 19 avril sur le dossier russe, et notamment sur le cas de l’opposant politique Alexeï Navalny dont l’état est jugé préoccupant. Mais aussi sur la crainte d’un regain de violences à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, en conflit depuis l’annexion de la Crimée revendiquée par Moscou en 2014. "Il y a un risque d’escalade avec le déploiement de 150.000 militaires russes à la frontière avec l’Ukraine. Il s’agit du déploiement le plus massif auquel nous ayons jamais assisté. C’est préoccupant. On n’est pas à l’abri d’un incident", a affirmé le chef de la diplomatie européenne, à l’issue de cette réunion. 

Un plan de désescalade "étape par étape"

"Ce renforcement militaire doit cesser et nous demandons à la Russie la désescalade", a insisté Josep Borrell. Cet avertissement intervient alors que les affrontements se multiplient entre Kiev et les séparatistes prorusses du Donbass, à l’est de l’Ukraine, et que des dizaines de milliers de militaires russes ont été déployés à la frontière. De son côté, Moscou justifie le déploiement de ses troupes comme des "exercices militaires" face aux actions "menaçantes" de l’OTAN, que Kiev ambitionne de rejoindre. Vendredi 16 avril, la France et l’Allemagne ont demandé conjointement à Moscou de retirer ses troupes et fait part de "leurs préoccupations quant à l’augmentation des troupes russes à la frontière avec l’Ukraine ainsi qu’en Crimée, illégalement annexée". Sept ans après l’annexion de cette région de l’Ukraine par la Russie, le président Volodymyr Zelensky demande l’adhésion de son pays à l'OTAN donc, mais aussi à l’Union européenne.

Présent à la réunion, ministre des Affaires étrangères ukrainien a indiqué sur son compte Twitter avoir proposé "un plan d’action étape par étape sur la manière de décourager Moscou de poursuivre l’escalade". Dmytro Kouleba a précisé qu’une "nouvelle série de sanctions sectorielles" était au cœur de ce plan. Ce à quoi le chef de la diplomatie européenne a indiqué que l’heure n’était pas à de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie : "Ce n’est pas encore ce qui se dessine". De son côté, Emmanuel Macron a estimé samedi 17 avril, dans un entretien à la chaine américaine CBS, qu’il fallait "définir de claires lignes rouges avec la Russie" et s’est dit prêt à des sanctions en cas de "comportement inacceptable" de la part de Moscou.

Au-delà de leur frontière, les deux pays s’invectivent par le biais de leurs diplomates. Ainsi, l’Ukraine a annoncé ce lundi l’expulsion d’un diplomate russe en réponse à celle d’un de ses consuls de Russie, accusé d'espionnage par les services de renseignements du FSB. "Le ministère des Affaires étrangères a envoyé aujourd’hui une note déclarant persona non grata un conseiller de l’ambassade de Russie à Kiev", a fait savoir à l’AFP le porte-parole du ministère ukrainien, précisant que ce dernier avait "72 heures pour quitter le territoire".


CQ avec AFP

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