TERRORISME - Le djihadiste français Rachid Kassim, cité dans l'enquête sur plusieurs attentats qui ont touché la France, a raconté son enfance et son départ en Syrie, dans un entretien donné à un chercheur américain. L'entretien n'a pas encore été authentifié par les services anti-terroristes français.
Rachid Kassim, jihadiste français soupçonné d'avoir inspiré les deux terroristes de 19 ans qui ont tué un prêtre dans son église fin juillet à Saint-Étienne du Rouvray, a parlé à Amarnath Amarasingamaux, un chercheur de l'université américaine George Washington (États-Unis) dans un entretien publié sur le site d'analyse du jihad Jihadology.net. La conversation n'a pas encore été authentifiée ni même commentée par les services anti-terroristes français. Rachid Kassim est en effet activement recherché. Après l'attentat de Nice, qui a coûté la vie à 86 personnes, il est apparu dans une vidéo. Il y félicite l'auteur de l’attaque du 14 juillet et décapite en pleine rue un otage de Daech. Cette semaine encore un jeune homme de 17 ans a été interpellé pour avoir entretenu des liens avec lui comme l'a révélé LCI vendredi.
Au site Jihadology, le djihadiste roannais raconte son enfance, sa naissance en 1987 d'une mère algérienne et d'un père yéménite, le divorce de ses parents quand il a cinq ans, sa mère qui l'emmène avec elle à Oran en Algérie puis son retour en France quatre ans plus tard, où Rachid Kassim dit qu'il s'est tout de suite senti "pas à sa place".
Homophobe ("J'étais dans une école dirigée par deux homosexuels, dit-il), Kassim nourrit l'échange de sa rhétorique propre au groupe Etat islamique ("La France est un pays de décadence"). "J'ai pensé à attaquer la France quand j'y étais, et ma famille a pris peur à cause de ça",assure-t-il.
"Nous n'arrêterons jamais de nous battre"
Arrivé en Syrie en 2015 avec sa femme et sa fille, Rachid Kassim raconte en détail son périple au site Jihadology notamment son passage de Turquie en Syrie. Il justifie les attaques contre la France et dit ne pas craindre la fin du groupe État islamique avec les batailles actuellement menées sur Raqa et Mossoul : "Nous trouverons un moyen, mais c'est sûr que nous n'arrêterons jamais de nous battre. Même si nous devons vivre dans des grottes dans les montagnes, le combat continuera."