Un faussaire anglais affirme avoir peint une œuvre attribuée à Léonard de Vinci

Publié le 29 novembre 2015 à 18h40
Un faussaire anglais affirme avoir peint une œuvre attribuée à Léonard de Vinci

ART - Un célèbre faussaire anglais affirme, dans un livre qui lui est consacré, être l'auteur d'une œuvre célèbre attribuée à Léonard de Vinci et exposée actuellement en Italie.

"J'ai dessiné ce portrait en 1978 lorsque je travaillais chez Co-op". La révélation est signée Shaun Greenhalgh, un faussaire anglais de génie qui revendique - dans un livre qui lui est consacré et dont des extraits ont été publiés dimanche 29 novembre dans le Sunday Times – la paternité d'une œuvre attribuée à Léonard de Vinci. Il s'agit de "La Belle Princesse", le dessin d'une femme de profil à trois crayons et à l'encre daté du XVe siècle et exposé en Italie. En 2008, des experts ont conclu que le portrait de la jeune femme blonde était un "dessin remarquable de Léonard" aujourd’hui évalué à près de 150 millions d'euros. Mais certains spécialistes continuent de contester l'attribution de l'oeuvre au génie de la Renaissance.

Shaun Greenhalgh, lui, l'affirme, il est l'auteur de ce faux. "J'ai dessiné ce portrait en 1978 ". "Sally qui travaillait aux caisses" était le modèle, a-t-il précisé, ajoutant qu'elle était, "sous ses airs humbles, une mule butée et imbue d'elle-même". Greenhalgh explique entre autres s'être servi d'un vélin datant de 1587 en guise de toile et de l'avoir tourné de 90 degrés sur le chevalet au moment de dessiner, pour imiter le style de gaucher de Léonard de Vinci.

Une statue de la sœur de Toutankhamon au musée de Bolton

L'affirmation pourrait faire sourire, si elle n'était pas l'oeuvre d'un véritable génie de la copie. Autodidacte, Shaun Greenhalgh, qui a quitté l’école à 16 ans, aurait réalisé plus d'une centaine de faux de la peinture moderne à la sculpture antique. Arrêté avec ses parents, partie prenante du trafic des copies de son fils, Shaun Greenhalgh a écopé en 2007 de quatre ans et huit mois de prison. A l’époque, Scotland Yard était remonté jusqu'à lui via des reliefs asyriens tombés dans les mains du British Museum et de la maison de vente Bonhams, dont l'un des experts avait affirmé qu'il s'agissait d'une copie, rapportait Le Monde en 2008. Ce que le British Museum confirmera en découvrant notamment une faute dans l'écriture cunéiforme qui ornait les œuvres.

Mais avant cela, le faussaire avait réussi des coups incroyables, comme placer une statue représentant la sœur de Toutankhamon, et datait selon les experts de 1300 avant JC, au Bolton Council, le musée local. Ce dernier avait obtenu l'oeuvre pour un peu moins de 600.000 euros, alors qu'elle était estimée à plus d'1,3 million d'euros. Beaucoup trop cher néanmoins pour l'oeuvre d'un petit gars de Bolton.
 


La rédaction de TF1info

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