Un journaliste battu à mort après avoir critiqué un footballeur en Azerbaïdjan

Publié le 10 août 2015 à 14h19
Un journaliste battu à mort après avoir critiqué un footballeur en Azerbaïdjan

DRAME – Le journaliste azéri Rasim Aliyev est mort des suites de ses blessures, dimanche à Bakou, après avoir été battu la veille par des inconnus pour avoir critiqué le comportement d’un joueur de football local.

Rasim Aliyev n’avait que 30 ans. Ce jeune journaliste azéri est décédé dimanche après avoir été tabassé à mort la veille pour un motif dérisoire : sur son compte Facebook, il avait critiqué la semaine dernière un joueur de football de l’Azerbaïdjan, Javid Huseynov, membre de l'équipe de Gabala, notamment pour avoir adressé un geste injurieux à l'un de ses collègues.

Le 6 août, Rasim Aliyev a reproché au joueur de l’équipe de Gabala d’avoir agité un drapeau turc à l’issue d’un match remporté face à une équipe de Chypre, pays dont les relations sont très tendues avec la Turquie. "Javid Huseynov ne sait pas se comporter", raillait alors le journaliste sur les réseaux sociaux. Toujours sur son compte Facebook, le jeune homme a également dénoncé un autre geste, injurieux, réservé par footballeur à l’un de ses confrères.

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Le rendez-vous cordial vire au traquenard

Des critiques que certains ont peu goûtées. Après la publication de ses messages, Rasim Aliyev a reçu un coup d’un fil d’un homme qui s’est présenté comme le cousin du joueur. L’homme l’a d’abord insulté avant de lui proposer de venir boire un thé samedi, chez lui, pour en discuter. Une proposition qu’a acceptée le journaliste.

Mais sur place, le rendez-vous autour d’un thé s’est avéré être un traquenard mortel. Le jeune journaliste, venu seul, s’est en effet fait tabasser. "Ils étaient cinq à six hommes et ils se sont immédiatement jetés sur moi pour me frapper", a-t-il pu confier à l’agence de presse Turan sur son lit d’hôpital, quelques heures avant sa mort. Une enquête criminelle a été ouverte, conduite par le ministère de l’Intérieur ainsi que le parquet général, pour tenter de retrouver les agresseurs. "Le président d’Azerbaïdjan considère cette agression comme une menace pour la liberté d’expression dans le pays [...] Assurer la liberté de la presse, composante essentielle des principes démocratiques, est une des priorités du gouvernement azerbaïdjanais" a assuré Ali Hasanov, un proche du Président, comme le rapporte le site trend.az .


La rédaction de TF1info

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