FUITE - Après Edward Snowden, un deuxième employé de la NSA s'est emparé d'informations confidentielles de la NSA. Le FBI a récemment arrêté un homme soupçonné de détenir des "codes informatiques" élaborés afin de hacker les systèmes informations de gouvernements étrangers.
Le ministère de la Justice américain a annoncé mercredi 5 octobre l'arrestation d'un homme soupçonné d'avoir volé des données classées "top secret" alors qu'il travaillait pour une agence fédérale, identifiée comme la NSA par le New York Times. L'homme arrêté, du nom de Harold Thomas Martin III, travaillait, comme Edward Snowden, comme sous-traitant à l'agence de renseignement américaine, célèbre pour le réseau de surveillance et d'espionnage qu'elle déploie sur les communications mondiales.
Martin, employé du groupe privé Booz Allen Hamilton au même titre qu'Edward Snowden, est soupçonné d'avoir volé des codes informatiques ultra-secrets, que la NSA utiliserait pour pirater des réseaux de gouvernements étrangers. Parmi les pays concernés, la Russie, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord, rapporte le New York Times.
Nous avons du mal à le cerner
Une source de l'enquête au New York Times
Pour ces faits - le suspect est poursuivi pour "détention de matériels secrets et vol au détriment du gouvernement" -, Harold Thomas Martin III encourt une peine d'une à dix années de prison, selon une source de l'AFP au ministère de la Justice américain.
Difficile, pour le moment, de savoir ce qui a motivé le suspect. Espionnage au profit d'un acteur extérieur, geste à dimension politique... "Nous avons du mal à le cerner", relève une source auprès du Times. Sa défense s'est d'ailleurs empressée de communiquer sur le fait qu'il n'y avait "pas de preuves qu'il ait tenté de trahir son pays".
Les doutes de Snowden
Reste que c'est la deuxième fois en un peu plus de trois ans que la NSA se voit dérober des éléments essentiels dans son fonctionnement. Ici, des codes ultra-confidentiels. Trois ans plus tôt, à la mi-2013, des révélations particulièrement protégées sur son système d'espionnage à l'échelle mondiale par Edward Snowden
Ce dernier, réfugié en Russie depuis ses révélations, n'a d'ailleurs pas manqué de commenter le sujet dans la journée. Via son compte Twitter, le lanceur d'alerte a estimé qu'il ne fallait pas forcément voir dans ces poursuites des faits similaires à ceux qui lui étaient reprochés.
Lazy: This guy and @Snowden both worked at @BoozAllen , so they are the same. Not lazy: Booz must have a unique contract. Let's investigate. — Edward Snowden (@Snowden) 5 octobre 2016
"Théorie paresseuse : ce mec et Snowden ont tous les deux bossés pour Booz Allen Hamilton donc ce sont les mêmes
Théorie non paresseuse : Booz Allen Hamilton ne peut avoir qu'un contrat. Il faut enquêter."
This is huge. Did the FBI secretly arrest the person behind the reports NSA sat on huge flaws in US products? https://t.co/otgOwB5efm — Edward Snowden (@Snowden) 5 octobre 2016
"C'est énorme. Est-ce que le FBI a arrêté la personne qui est derrière les informations selon lesquelles la NSA a gardé secrètes ses énormes failles ?" Une analyse partagée par Glenn Greenwald, le journaliste qui l'avait interviewé après ses révélations :
Nobody is more inept at securing its own data than NSA. But trust them to keep all yours safe and secure! https://t.co/mS04JOQc8v — Glenn Greenwald (@ggreenwald) 5 octobre 2016
"Personne n'est moins à même de sécuriser ses propres données que la NSA. Mais faites leur confiance pour garder les vôtres en sécurité !" Une analyse soutenue par le fait qu'il n'est pas mentionné que Martin est poursuivi pour espionnage.
Am I correct in reading they didn't charge him under the Espionage Act? Under this administration, that's a noteworthy absence. — Edward Snowden (@Snowden) 5 octobre 2016
"Je lis bien qu'ils ne le poursuivent pas pour espionnage ? Sous cette administration, c'est une absence notable."