L'Iran accuse Israël d'une attaque sur un centre nucléaire et promet de "se venger"

Publié le 11 avril 2021 à 20h31, mis à jour le 12 avril 2021 à 13h20

Source : JT 20h WE

NUCLÉAIRE IRANIEN - Les autorités iraniennes avaient d'abord évoqué un "accident" survenu sur le réseau électrique d'une installation d'enrichissement d'uranium. Elles visent désormais Israël, promettant une "vengeance" en temps et en heure.

Explosion, coupure de jus, assassinats... le programme nucléaire iranien reste dans la ligne de mire de nombreuses puissances. À peine le régime iranien avait-il annoncé, samedi 10 avril, la mise en service de trois nouvelles unités de centrifugeuses servant à l’enrichissement de l’uranium que, dès ce dimanche s'est produit une panne d'électricité "d'origine suspecte". Un communiqué officiel a ensuite dénoncé un acte de "terrorisme antinucléaire", avant que ne soit pointée la responsabilité d'Israël.

"Avec cette action, le régime sioniste a bien sûr essayé de se venger du peuple iranien pour la patience et la sagesse dont il a fait preuve (en attendant) la levée des sanctions" américaines, a ainsi déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse à Téhéran.

La diplomatie iranienne accuse indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les États-Unis dans l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les États-Unis sont sortis de ce pacte en 2018.

L'Iran "continuera l'expansion de la technologie nucléaire"

Dimanche, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) avait annoncé que le complexe nucléaire de Natanz, dans le centre de l'Iran, avait subi dans la matinée un "accident", qualifié d'acte de "terrorisme", et ayant entraîné une "coupure de courant" n'ayant fait "ni mort, ni blessé, ni pollution".

Il est encore "trop tôt" pour déterminer les dommages matériels causés par l'attaque", a déclaré M. Khatibzadeh lundi : "Il faut inspecter chacune des centrifugeuses pour donner un bilan des dégâts." Et d'ajouter : "Si (l'attaque) visait à limiter la capacité nucléaire de l'Iran, je dirais en revanche, que toutes les centrifugeuses qui (ont été endommagées) étaient du type IR-1 (c'est-à-dire de "première génération", NDLR)."

"Faites savoir à tout le monde qu'elles seront assurément remplacées par des machines plus avancées", a-t-il ajouté, promettant que "la réponse de l'Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l'endroit opportun".

Selon l'agence de presse officielle Irna, des députés ont indiqué que le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, avait "insisté (...) sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes". "Mais nous ne permettrons pas (qu'Israël fasse dérailler les discussions de Vienne) et nous nous vengerons des sionistes pour ces actions", aurait-il déclaré de même source lors d'une réunion à huis clos au Parlement consacrée à l’attaque contre Natanz.

L'Union européenne a rejeté lundi "toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne" sur l'accord nucléaire avec l'Iran et demandé des clarifications sur l'incident à l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, selon Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne.


La rédaction de TF1info

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