Élue de justesse, Ursula von der Leyen devient la première femme à la tête de la Commission européenne

Publié le 16 juillet 2019 à 20h56, mis à jour le 16 juillet 2019 à 21h40

Source : Sujet TF1 Info

UNION EUROPÉENNE - La conservatrice allemande Ursula von der Leyen a été élue ce mardi à la tête de la Commission européenne d'une très courte majorité par le Parlement européen. Elle devient la première femme à occuper le poste.

Dix-neuf voix. C’est ce qui a permis à Ursula von der Leyen de devenir la première femme à la tête de la Commission européenne, ce mardi 16 juillet. Avec 383 votes en sa faveur, la conservatrice allemande a été élue de justesse par le Parlement, à Strasbourg, succédant ainsi à Jean-Claude Juncker. En 2014, le Luxembourgeois avait obtenu 422 suffrages. 

Dans la soirée, Emmanuel Macron a félicité la nouvelle cheffe de la Commission, saluant une Europe qui aura désormais "[son] visage", à savoir "celui de l'engagement, de l'ambition et du progrès". "Nous pouvons être fiers de l'Europe", a insisté le président de la République sur Twitter.

Un parcours semé d'embûches

Cette victoire in extremis confirme toutes les peines éprouvées par l'Allemande pour se hisser à ce poste. Il faut dire qu'en la propulsant sur le devant de la scène le 2 juillet dernier, les dirigeants européens avaient fait fi des candidats présentés par le Parlement, provoquant la colère chez des élus en quête de plus de démocratie dans un continent en crise. 

Une défiance à laquelle s'est ajoutée le grand oral passé mercredi dernier au Parlement par Ursula von der Leyen, passage obligé qui s’était transformé en désaveu de la part des Verts. La coprésidente du groupe écolo, l'Allemande Ska Keller, avait ainsi été très déçue de l'audition de sa compatriote : "Nous avons été élus sur un mandat de changement et nous ne voyons pas comment le changement serait possible avec cette candidate." La native d'Ixelles, en Belgique, avait également fait grincer des dents au sein du groupe S&D. Selon une source interne citée par l’AFP, avant le vote, un tiers d’entre eux, dont les socialistes français, ne comptaient pas la soutenir. 

Féminisme, écologie et Etat de droit

Mais voilà, s'exprimant avec aisance en français, allemand et anglais, cette mère de six enfants, polyglotte et médecin de formation, a réalisé un dernier effort pour convaincre les eurodéputés. A 60 ans, elle a ouvert son allocution en partageant sa "grande fierté" d’être candidate pour être cheffe de la Commission, qui n’a connu que des hommes. Une carte féministe qu’elle a joué à nouveau en promettant que les commissaires devraient respecter la parité. 

Pendant près de quatre heures, cette europhile a également voulu rattraper un autre grand absent de sa première audition : elle a souligné son engagement en faveur du climat en promettant un "green deal" dès les 100 premiers jours de son mandat et son projet de faire de l'Europe "le premier continent neutre" en carbone en 2050. Mais elle a aussi tenu à répondre aux désirs des socialistes qui voulaient qu'elle poursuive une politique sans concession vis-à-vis des pays qui violent l'Etat de droit, comme la Hongrie et la Pologne, où des procédures sont en cours pour violation de l'indépendance de la justice. Lors de son discours, elle a donc annoncé sa volonté que les fonds européens soient liés au respect de l’Etat de droit afin de couper le robinet des aides en cas de dérive autoritaire. 

Si l'ex-ministre de la Défense allemande a gagné son pari grâce à un jeu délicat de cumul de votes, il ne faudra cependant pas oublier qu'elle est loin de faire l'unanimité. Ce résultat très serré prouve qu’un bon nombre d’élus ont refusé de lui accorder leur voix, et ce malgré les consignes de leurs présidents de groupe.


La rédaction de TF1info

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