VIDÉO - Le variant sud-africain du Covid-19 incontrôlable dans le pays

par Léa LUCAS
Publié le 25 janvier 2021 à 10h40, mis à jour le 25 janvier 2021 à 23h22

Source : TF1 Info

ALERTE - Le variant sud-africain se répand à travers le pays depuis plusieurs semaines. Il entraîne de nombreux décès notamment dans les quartiers pauvres où les habitants n'ont pas la possibilité de respecter les gestes barrières. Reportage.

L'Afrique du sud, relativement épargné par la première vague de Covid-19, voit la tendance s'inverser depuis plusieurs semaines à cause d'un variant plus contagieux. Le pays, submergé par cette deuxième vague, enregistre désormais près d'1,4 million de cas positifs et plus de 40.500 décès depuis le début de la pandémie. 

Ce lourd bilan n'empêche pas un jeune homme de la banlieue de Johannesburg d'utiliser un foulard noir en guise de masque. Il n'a pas les ressources financières pour se procurer un masque chirurgical. "Un masque c'est 20 Rands (soit 1 euro, ndlr). C'est cher. Les gens ici n'achètent pas de masque. Ils gardent leur argent pour acheter à manger", confie Bryan à TF1. 

La plupart des habitants de ce bidonville n'ont jamais adopté ce réflexe sanitaire et se baladent le bas du visage découvert. "Il y a des gens qui ne prennent pas au sérieux le Covid-19. Mais c'est très grave. Beaucoup d'habitants meurent. Et même les enfants meurent maintenant", déplore Joseph, un mécanicien du township d'Alexandra. 

Outre le port du masque, les distanciations physiques ne sont pas non plus respectées par cette population pauvre. Faute d'espace suffisant dans leurs cabanes en tôle, cette promiscuité forcée accélère considérablement la circulation du variant sud-africain sur le territoire depuis début janvier. 

Hôpitaux, pompes funèbres et cimetières saturés

Et ce sont les hôpitaux, saturés, qui en font les frais. "C'est grave, tout le monde est infecté. Les jeunes comme les vieux", alerte un professionnel de la santé. Des interventions médicales trop souvent vaines au regard de l'accélération des décès enregistrés. 

Une hausse exponentielle qui met également les pompes funèbres en grandes difficultés. Bongi Bembe, directrice de pompes funèbres, n'a plus de cercueils à proposer aux familles en deuil. "On doit attendre une semaine ou deux pour que le fabricant nous livre des cercueils. Je n'ai jamais vu ça, c'est juste fou", s'inquiète-t-elle au micro de TF1. Les cimetières débordés rencontrent le même problème. 

Au regard de la gravité de la situation, tous les laboratoires du pays travaillent d'arrache-pied sur ce nouveau variant pour tenter de le contenir. "Il est plus contagieux et résiste aux anticorps qui neutralisaient le virus précédent", affirme Kurt Wibmer, virologue à l'Institut sud-africain des maladies infectieuses. Mais "tous les vaccins peuvent être adaptés et comme on connaît la carte génétique du nouveau virus, ce sera rapide de mettre à jour l'élaboration d'un nouveau vaccin." Des scientifiques du monde entier les rejoignent dans cet effort de recherches. 

Une perspective optimiste qui se confronte néanmoins à deux problèmes majeurs. Non seulement les vaccins ne seront pas disponibles avant plusieurs mois. Mais surtout, il n'y en aura pas pour tout le monde : le pays est trop riche pour bénéficier des doses gratuites de l'Organisation mondiale de santé (OMS), mais trop pauvre pour en acheter en grande quantité. 


Léa LUCAS

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