FAUX PAS DE DANSE – Un jeune garçon a été embarqué mardi par la police saoudienne à Djeddah, non loin de La Mecque. Son délit ? Avoir dansé la Macarena en pleine rue. Si aucune charge n’a été retenue contre lui, la vidéo de son déhanché jugé indécent par les autorités est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Son déhanché n’était manifestement pas du goût des autorités. À Djeddah, en Arabie saoudite, un jeune adolescent âgé de 14 ans a été embarqué par la police, mardi, pour avoir dansé la Macarena en pleine rue, rapporte notamment Euronews. Une attitude jugée indécente par la police saoudienne, qui a arrêté le garçon pour "comportement public inconvenant" et perturbation de la circulation routière.
La vidéo de ses pas de danse, publiée quelques jours plus tôt sur internet, était rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit l’ado vêtu d’un short et d’un polo rayé s’avancer sur un passage clouté face à plusieurs voitures. Casque vissé sur les oreilles et sourire aux lèvres, il se met alors à exécuter la célèbre chorégraphie du tube planétaire sorti en 1993. Un acte a priori anodin.
Rigorisme contre irrévérences
Mais c’était sans compter sur le rigorisme régnant dans la péninsule. S’il a été relâché ce mercredi sans aucune charge retenue contre lui, le jeune garçon – comme son représentant légal – a tout de même été contraint de promettre par écrit qu’il ne réitérera pas un comportement qui, selon le ministère saoudien de l’Intérieur, "pourrait mettre en danger sa vie et la vie des autres".
L’"affaire" divise en tout cas profondément le pays, certains qualifiant l’adolescent de héros quand d'autres pointent du doigt une conduite déplacée voire immorale. "Ce garçon de Djeddah en train de danser au milieu de la rue Tahlia est le héros dont nous avons besoin", a estimé sur Twitter le journaliste Ahmed Al Omran, ancien correspondant du Wall Street Journal en Arabie saoudite saluant l’irrévérence de cette danse.
Jeddah boy dancing in the middle of Tahlia Street is the hero we need pic.twitter.com/fui9v2UuDF — Ahmed Al Omran (@ahmed) 19 août 2017
Il faut dire que le royaume, où, comme le rappelle nos confrères de Slate, toute forme de danse à l'occidentale est très mal vue, la liberté d’expression est proche du néant. Une preuve parmi d’autres : au début du moins d’août, la police avait interpellé puis relâché le chanteur saoudien Abdallah Al Shaharani pour avoir fait un dab pendant un concert. L’artiste avait été forcé de présenter des excuses publiques.
En juillet, la police de Ryad avait arrêté une jeune mannequin apparue quelques jours plus tôt dans une vidéo en train de déambuler en minijupe, bras et visage découverts, dans un site historique du royaume. En Arabie saoudite, les femmes sont tenues de sortir en public vêtues d'une abaya noire, l'habit traditionnel qui les recouvre de la tête aux pieds.