DRAME - La Norvège est encore sous le choc de l’attaque qui s’est déroulée ce mercredi. Un homme a abattu cinq personnes au hasard dans la rue avec un arc et des flèches. La thèse de la maladie mentale est privilégiée.
Mercredi 13 octobre, la ville norvégienne de Kongsberg a vécu l’horreur. Ce matin, les habitants se recueillaient sur les lieux des crimes. Un homme a abattu cinq personnes âgées de 50 à 70 ans au hasard dans la rue avec un arc et des flèches et en a blessé trois autres.
Dans une même avenue, deux femmes sont mortes. Leur voisin est anéanti. "Je suis totalement brisé en mille morceaux. Je ne peux pas en dire plus. Je ne m’en remettrai jamais. Ils auraient dû l’attraper immédiatement parce qu’il était armé, il avait un pistolet."
L’hypothèse de la maladie mentale privilégiée
Selon les enquêteurs, la fragilité mentale du suspect, nommé Espen Andersen Brathen, constitue la toile de fond de ce drame. Parmi les théories envisagées, la police supposait "la colère, la revanche, une pulsion, le jihad, la maladie et la provocation".
Des évaluations, dont les conclusions devraient durer plusieurs mois, sont en cours pour juger de sa responsabilité pénale. Soupçonné de radicalisation islamiste, Espen Andersen Brathen, Danois de 37 ans, a été placé en détention provisoire pour quatre semaines dont les deux premières en isolement total. L’archer a été transféré jeudi soir dans un hôpital psychiatrique à la suite d’une évaluation de son état de santé.
Les doutes de la police sur sa conversion à l'islam
Si les attaques portent la marque d’un "acte terroriste", disent les autorités, elles semblent pencher pour l’hypothèse de la folie. Signalé dans le passé pour radicalisation, Espen Andersen Brathen a admis pendant les interrogatoires avoir commis l’attaque.
La sincérité de la conversion à l'islam du suspect est toutefois remise en question à ce stade de l'enquête, a indiqué samedi la police norvégienne. "L'hypothèse selon laquelle il s'est converti à l'Islam est moins crédible", a affirmé l'inspecteur Per Thomas Omholt lors d'une conférence de presse. Le policier a expliqué que les avancées de l'enquête renforçaient les doutes sur sa santé mentale.
Connu de l’antiterrorisme
Le suspect "est connu" du PST, service notamment chargé de l’antiterrorisme en Norvège, mais peu de détails ont été fournis. Selon la radiotélévision publique NRK, un premier signal d’alerte a été reçu en 2015. La police a fait état de "craintes liées à une radicalisation" qui remontaient à 2020 et avant, et qui, a-t-elle assuré, avaient donné lieu à un suivi.
D’après des médias norvégiens, le PST avait mis en garde en 2018 contre le fait que le suspect puisse commettre "une attaque à petite échelle". Selon ces mêmes sources, il a notemment été visé par deux décisions judiciaires dans le passé : une interdiction l'an dernier de rendre visite à ses parents, après avoir menacé de tuer son père, et une condamnation pour cambriolage et achat de haschich en 2012. Une vidéo de lui datant de 2017 a également été mise au jour, où il prononce une profession de foi d'un ton menaçant.