VIDEO - Bourse : pourquoi les marchés sont-ils si nerveux ?

par Nicolas VANEL
Publié le 16 février 2016 à 8h45
VIDEO - Bourse : pourquoi les marchés sont-ils si nerveux ?

ECONOMIE – Après une semaine noire sur les marchés, la bourse de Paris, dans le sillage des places asiatiques, a terminé en nette hausse lundi (3,01%). Un rebond qui masque la grande fébrilité qui règne sur les marchés financiers en ce début d'année 2016.

Une bouffée d'air. Dans le sillage du rebond de vendredi, les bourses étaient en nette hausse lundi reprenant un peu du terrain perdu la semaine dernière. Une semaine noire au cours de laquelle le CAC 40 a perdu 4,89%, terminant, malgré la reprise de la fin de semaine, sous les 4.000 points.

C'est dire si la clôture à 3,01%, enregistrée ce lundi, a permis aux opérateurs de respirer, même si elle souligne la grande fébrilité des marchés toujours inquiets du ralentissement de l'économie chinoise, du niveau des cours du pétrole et des déclarations peu engageantes du FMI, ou encore de la FED de ce début d'année. Preuve de cette volatilité , la bourse de Tokyo a littéralement flambé lundi, clôturant à 7,16% et ce, en dépit du recul du PIB japonais de 1,7% enregistré au 4e trimestre.

Une baisse "légitime"

A Paris, le rebond de ce début de semaine a été notamment porté par la reprise des valeurs bancaires qui ont perdu plus de 20% depuis le début de l'année, marquant, là encore, la grande incertitude des opérateurs. La prudence reste donc de mise alors que Wall Street était fermée ce lundi pour cause de jour férié.

Les Etats-Unis, d'où d'ailleurs les signes négatifs se sont accumulés ces derniers mois, comme le soulignait en fin de semaine dernière à metronews Alexis Bienvenu, gérant de portefeuilles chez Stamina AM, groupe Primonial : "Une nette baisse apparaît légitime alors que la plupart des indicateurs économiques avancés aux Etats-Unis, notamment l'ISM manufacturier (l'indice de la production manufacturière américaine), ont plongé ces derniers mois sans qu'il y ait eu jusqu'alors d'effets notables sur les actifs américains", analysait-il alors que le CAC 40 venait de chuter de 4,05%.

La BCE prête à contrer le risque déflationniste

De son côté, Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement chez Pictet, citée par l'AFP, estimait vendredi que la spirale baissière des derniers jours était le résultat "d'une somme de mauvaises nouvelles et de facteurs d'incertitudes" qui se sont transformés en "cocktail explosif". "Il faudrait éteindre les incendies un par un pour que les choses aillent mieux et se concentrer sur l'économie réelle", ajoutait-elle.

Dans ce contexte, Alexis Bienvenu mettait cependant en avant les indicateurs positifs en Europe, précisant privilégier "les actifs de la zone européenne qui bénéficient d'une situation favorable avec un pétrole et des taux d'intérêts au plus bas, alors que les Etats-Unis et la Chine montrent des signes d’essoufflement".

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Conscient des fortes turbulences financières révélatrices de la fébrilité des acteurs malgré les efforts de relance des banques centrales, le patron de la BCE, Mario Draghi, a tenté d'écarter lundi, lors d'une intervention devant le parlement européen, tout risque déflationniste, promettant d'agir pour soutenir encore un peu plus l'économie de la zone euro toujours plombée par la situation financière des Etats les plus fragiles. Une pression qui s'exerce sur le marché obligataire européen, soulignait encore Alexis Bienvenu, notant "le nouvel écartement de taux entre le cœur de la zone euro et la périphérie encore trop fragile pour rassurer les investisseurs".

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