AFFRONTEMENTS - Une mutinerie dans une prison de Manaus dans le nord du Brésil a fait au moins 60 morts dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 janvier. Douze surveillants avaient été pris en otage.
"Il s'agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie". Le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique d'Amazonie l'a affirmé après la mutinerie meurtrière survenue dans une prison de Manaus, dans le nord du Brésil, dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 janvier.
"Pour le moment, nous avons décompté 60 morts", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Administration pénitentiaire Pedro Florencio, lors d'une conférence de presse. La mutinerie, pendant laquelle douze surveillants ont été pris en otage, a duré 17 heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), situé en périphérie de Manaus.
Des prisons contrôlées en interne par des factions criminelles
Elle a été provoquée par un affrontement entre détenus appartenant à deux organisations criminelles, le groupe local FDN (Familia do Norte), et le PCC (Premier commando de la capitale), fondé à Sao Paulo.
"Pendant les négociations, les prisonniers n'ont pratiquement rien exigé, juste qu'il n'y ait pas d'excès quand la police entrerait", avait déclaré le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique à la radio locale. "Nous croyons qu'ils avaient fait ce qu'ils voulaient : tuer ces membres de l'organisation rivale et obtenir la garantie qu'ils ne seraient pas agressés par la police. La FDN a massacré les membres présumés du PCC et d'autres rivaux", a-t-il ajouté.
Les mutineries sont fréquentes dans les prisons surpeuplées du Brésil qui sont contrôlées en interne par les factions criminelles se disputant le contrôle du trafic de drogue.