VIDÉO - Corruption : face aux manifestations monstres, le pouvoir roumain retire un décret polémique

par Matthieu JUBLIN
Publié le 5 février 2017 à 17h00, mis à jour le 5 février 2017 à 17h26

Source : Sujet TF1 Info

LE POUVOIR DU PEUPLE - Le mouvement a été tel que le gouvernement a cédé : après les manifestations massives qui ont secoué la Roumanie ces dix derniers jours, les plus fortes depuis la chute du communisme en 1989, le décret qui assouplissait la législation anti-corruption a officiellement été abrogé.

Le gouvernement roumain a cédé : le décret assouplissant la législation anticorruption a officiellement été abrogé ce dimanche. La veille, le Premier ministre Sorin Grindeanu avait annoncé le retrait de cette mesure visant à dépénaliser certains faits de corruption dans le pays. "Nous aurons (ndlr : dimanche) un conseil des ministres extraordinaire pour retirer le décret [...] et trouver un moyen légal pour être sûr qu'il n'entrera pas en vigueur", avait-il déclaré, ajoutant ne pas vouloir "diviser la Roumanie". 

Le chef du parti au pouvoir accusé d'emploi fictif

Cette décision fait suite à l'importante vague de protestation des Roumains dans la rue. En effet, des centaines de milliers de manifestants ont défilé à Bucarest, la capitale, et dans d'autres grandes villes du pays, mercredi soir, pour protester contre un décret du gouvernement qui allège le code pénal pour certains faits de corruption.

Ce décret voulait notamment faire en sorte que les faits d'abus de pouvoir ne soient passibles d'une peine de prison dans le seul cas où le préjudice excède 44.000 euros. Il aurait pu entrer en vigueur sans passer par le Parlement roumain, dès sa publication dans le journal officiel.

Ce qui aurait mis à l'abri plusieurs responsables politiques, notamment Liviu Dragnea, chef du Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir depuis un mois et accusé... d'emploi fictif. Jugé depuis ce mardi, le décret lui aurait permis d'échapper à la prison, car le préjudice suspecté n'atteint que 24.000 euros.

Même le président roumain manifeste contre le gouvernement

Parmi les opposants au texte, on avait même trouvé le président roumain, Klaus Iohannis (centre-droit). "C'est un jour de deuil pour l'Etat de droit, qui a reçu un coup dur de la part des adversaires de la justice et de la lutte contre la corruption", avait-il déclaré dans un communiqué. Ce mardi soir, juste après l'adoption du décret, le président s'était même joint aux manifestants devant le siège du gouvernement. 

Avec 200.000 à 300.000 manifestants selon les médias, le mouvement a atteint une ampleur inédite depuis la révolution de 1989, qui avait mis fin au pouvoir communiste dans le pays. Des heurts ont d'ailleurs opposé des manifestants et les forces de l'ordre mercredi soir, faisant deux blessés légers de chaque côté. 

Pour 54% des Français, pouvoir rime avec corruptionSource : Sujet JT LCI
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