Sous-marins australiens : le contrat américain meilleur que le français ?

Publié le 22 septembre 2021 à 9h55

Source : JT 20h Semaine

CRISE - L'Australie a brutalement rompu un accord avec la France conclu en 2016 avec la France pour la fourniture de sous-marins conventionnels, au profit de submersibles à propulsion nucléaire américains. Les conditions de ce nouveau contrat sont-elles plus favorables à Camberra ? Le 20H de TF1 fait le point.

Une volte-face fracassante, oui, mais pourquoi ? En rompant le "contrat du siècle" qui la liait à la France pour la livraison de sous-marins conventionnels, l'Australie s'est assurée de recevoir des submersibles américains à propulsion nucléaire. 

Les bâtiments de  Classe "Virginia" qui seront livrés dans les prochaines années à Camberra possèdent une meilleure autonomie que le "Barracuda" français. Ils peuvent atteindre une vitesse de 40 km/h (contre 32 pour son concurrent français) mais surtout accomplir des missions plus longues. Le "Barracuda" épuise en effet son carburant au bout de 80 jours alors que la pile nucléaire du "Virginia" dure, en théorie, près de 30 ans. Logiquement, en partant du port naval de Perth, en Australie, un sous-marin à propulsion nucléaire peut patrouiller en mer de Chine méridionale 77 jours, bien plus qu'un bâtiment conventionnel.

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"Un choix fondamentalement politique"

Par ailleurs, les Américains ont proposé un accès à leurs missiles hypersoniques - que la France ne fournit pas - et à des exercices militaires conjoints ainsi qu’à un savoir-faire en cybersécurité. Cette offre n’est pas chiffrée mais irait bien au-delà des 56 milliards d’euros du contrat français. 

Ces garanties supplémentaires permettent à Camberra de faire face à l'expansionnisme grandissant de la Chine dans le Pacifique. "Évidemment, l’argument numéro 1 que brandissent les Australiens est l’insécurité créée par les velléités de la Chine. C’est vrai qu’en l’espace de quelques années, la Chine a construit l’équivalent de la marine française. De ce fait-là, elle inquiète beaucoup", analyse Jean-marc Tanguy, journaliste à l’hebdomadaire "Le Marin". Ce choix est "fondamentalement politique. Ils ont préféré consolider l’alliance avec les pays de l’anglosphère, qui sont les vieux alliés traditionnels, plutôt que de développer parallèlement un partenariat stratégique avec la France", ajoute Bruno Tertrais, directeur adjoint de la "Fondation pour la recherche stratégique". 

De son côté, l'Hexagone s'était engagé avec l'Australie sur les bases d'un "partenariat relativement unique", dixit le ministère des Armées. "Nous leur apprenions à construire un sous-marin, à le concevoir. Il y avait un transfert de technologie tout à fait important. 60% des emplois associés à ce méga-projet étaient localisés en Australie", a précisé Hervé Grandjean à LCI. Le gouvernement australien a finalement opté pour la protection renforcée de la plus grande puissance militaire au monde. 


La rédaction de TF1 -LCI

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