VOLCAN - L'éruption du volcan de l'île caribéenne de Saint-Vincent a nécessité l'évacuation de milliers d'habitants de ce territoire des Petites Antilles. Les habitants ont fui par bateau.
Des milliers d'habitants de Saint-Vincent et les Grenadines, Etat situé dans les Petites Antilles, ont été évacués vendredi 9 avril dans la panique et sous une pluie de cendres après l'éruption du volcan de La Soufrière. Une première éruption explosive s'est produite vendredi dans la matinée, provoquant des colonnes de fumées atteignant jusqu'à 8 km de haut, suivie d'une seconde plus petite, lançant l'alerte dans cette île de 100.000 habitants.
Une éruption longue de plusieurs jours
"J'ai entendu une grosse explosion et j'ai vu la fumée monter dans les airs", témoigne un habitant, qui raconte avoir été saisi de panique : "J'ai dit à mon frère 'viens, il faut y aller'". L'éruption volcanique imminente de la Soufrière a entraîné jeudi l'annonce d'un ordre d'évacuation d'urgence pour des milliers d'habitants. Vendredi à la mi-journée, "la plupart des personnes habitant dans les zones rouges de Saint-Vincent et les Grenadines" avaient été évacuées, selon l'Agence caribéenne de gestion d'urgence des désastres (CDEMA). Cela représenterait pour le moment entre 12.000 et 15.000 personnes sur un total de 16.000 habitants, selon le directeur de l'agence de gestion des catastrophes d'Antigua-et-Barbuda. L'aéroport étant fermé, ces évacuations se sont déroulées par la mer mais ont été difficiles compte tenu du manque de visibilité provoqué par la fumée.
Plus de 2300 personnes se sont réfugiées dans 62 abris d'urgence et sont actuellement dépistées et vaccinées contre le Covid-19 par les autorités de santé. Les riverains évacués pourraient aussi être emmenés dans des refuges sur d'autres îles de l'archipel ou dans d'autres territoires et pays caribéens ayant offert leur aide comme la Barbade ou Sainte-Lucie, selon la presse locale.
Après ces deux éruptions, les riverains sont en fait exposés à deux dangers majeurs : d'une part, que la pluie ne durcisse la cendre retombant sur l'île et de l'autre, que d'autres éruptions ne surviennent. "Une fois qu'une éruption explosive a eu lieu, d'autres sont susceptibles de se produire", a commenté le centre de recherche sismique de l'université des West Indies à Trinité-et-Tobago, autre archipel antillais, avertissant que "l'éruption explosive durerait probablement plusieurs jours voire plusieurs semaines". Le volcan de La Soufrière n'était pas entré en éruption depuis 1979.