Bavure policière : la chef de la police de Minneapolis démissionne après la mort d'une Australienne abattue en pyjama

par Claire CAMBIER
Publié le 22 juillet 2017 à 9h59, mis à jour le 29 mai 2020 à 18h12
Bavure policière : la chef de la police de Minneapolis démissionne après la mort d'une Australienne abattue en pyjama

POLÉMIQUE – Six jours après qu’une Australienne a été tuée par un agent de police alors qu'elle était en pyjama devant chez elle, les premières têtes tombent à Minneapolis. La chef de la police, sous le feu des critiques, a démissionné ce vendredi. Une annonce qui n’a cependant pas calmé la colère des habitants, qui exige aussi le départ de la maire. Celle-ci refuse.

Nouvelle bavure policière aux Etats-Unis le 15 juillet dernier. Justine Damond, professeur de yoga et de méditation âgée de 40 ans, est abattue par l'un des deux policiers intervenus après son appel au service d'urgence américain 911. Elle avait signalé une possible agression dans une ruelle près de chez elle, à Minneapolis.

Depuis les critiques à l’encontre de Janee Harteau, chef de la police de la ville murée dans le silence, pleuvaient. L’une des raisons de la colère des riverains : le fait que les caméras individuelles des deux policiers n'étaient pas activées au moment du drame. Mais ce n’est que jeudi que Janee Harteau est enfin apparue devant les caméras de télévision. Son explication : elle était en vacances à la montagne, dans un endroit très reculé. 

Un manque de réaction qui ne passe pas. La maire de Minneapolis, Betsy Hodges, a annoncé ce vendredi avoir réclamé sa démission. "J'ai perdu confiance en la chef de la police (...) Mes nombreux échanges (...) avec des habitants m'ont permis de voir qu'elle a également perdu leur confiance", a indiqué l'élue dans un communiqué. La maire a annoncé dans le même temps son remplacement par Medaria Arradondo, jusque-là directrice adjointe de la police. C’est elle qui avait géré la crise qui a suivi la mort de l'Australienne.

Protestations, manifestations, les colères restent vives

Mais cette "tête coupée" n’a pas suffi à calmer les tensions. Ce vendredi soir, un groupe de protestataires est ainsi venu perturber une conférence de presse de Betsy Hodges.  "Ce n'est qu'un changement cosmétique, et nous voulons un changement institutionnel", a notamment lancé l'un d'eux.  "Nous ne voulons plus de vous comme maire de Minneapolis" (...) "vous êtes inefficace", a lancé un autre. La maire a cependant assuré qu'elle resterait à son poste.

Ce même jour, une manifestation s'est déroulée dans le centre de Minneapolis. La veille, une marche avait été organisée depuis le quartier où se trouvait le domicile de la victime jusqu'au sud de la ville.

Une bavure inexpliquée

Au moment des faits, Matthew Harrity, le policier qui était au volant de la voiture, avait été surpris par un bruit fort juste avant que Justine Damond ne s'approche du véhicule. Son coéquipier, Mohamed Noor, avait alors tiré sur la victime, selon les autorités. Le bureau des affaires criminelles de l'Etat a indiqué vendredi que Mohamed Noor refusait toujours de répondre aux questions.


Claire CAMBIER

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