INONDATIONS - Le sud et l'ouest du Japon sont frappés par des pluies torrentielles exceptionnelles. Celles-ci ont provoqué d'importantes crues, des glissements de terrain et des inondations notamment dans les régions de Hiroshima, Kyoto et Okayama. Le bilan provisoire est désormais de 199 morts selon le dernier bilan gouvernemental datant de jeudi.
Le sud et l'ouest du Japon sont sous les eaux. Les précipitations records enregistrées ces derniers jours sur plusieurs régions (Hiroshima, Kyoto, Okayama, etc.) ont entraîné des crues exceptionnelles, des glissements de terrain et inondations, piégeant de nombreux habitants malgré des ordres d'évacuation donnés par les autorités locales à au moins 1,9 million de personnes. Jeudi, le gouvernement annonçait au moins 199 morts. Les autorités disent être aussi sans nouvelles de plusieurs dizaines de personnes, les médias parlant d'une soixantaine de disparus. Les recherches se poursuivent avec des chances très amoindries de découvrir des personnes en vie. "Le délai critique de 72 heures est passé, mais nous allons continuer en pensant qu'il y a peut-être des survivants", a indiqué à l'AFP Mutsunari Imawaka, un fonctionnaire de la province d'Okayama, la plus meurtrie avec celle de Hiroshima.
En effet la préfecture de Hiroshima totaliserait le plus lourd bilan, mais les provinces d'Aichi et d'Okayama apparaissent aussi durement touchées. "Nous nous attendons à ce que le nombre de victimes augmente car nous n'avons recueilli qu'une partie des informations", a indiqué à l'AFP un responsable de la section de gestion des désastres de la préfecture d'Ehime, également concernée. "Les opérations de secours sont maintenues 24 heures sur 24", précise son confrère de la préfecture Hiroshima, Yoshihide Fujitani.
75.000 secouristes mobilisés
La hauteur d'eau dans les parties inondées du quartier de Mabi à Kurashiki (préfecture d'Okayama) a atteint par endroits 4,8 mètres, selon les évaluations faites par l'Autorité d'information géospatiale du Japon. Les météorologues ont constaté une pluviométrie record en 72 heures dans 118 points d'observation répartis dans une quinzaine de préfectures. "C'est la première fois", "je n'ai jamais vu cela", "ma famille habite depuis des générations ici, on n'a jamais connu un phénomène pareil" : tous les témoignages recueillis sur place par les journalistes de l'AFP convergent pour pointer une situation exceptionnelle. Il s'agit déjà de la plus grave catastrophe météorologique depuis 1982 et le bilan s'aggrave de jour en jour.
Quelque 75.000 hommes appartenant aux pompiers, à la police et aux Forces d'autodéfense (nom de l'armée japonaise) ont été dépêchés sur le terrain, mais ils affrontent des difficultés majeures compte tenu de l’inaccessibilité de certains lieux en pleine campagne. Les services de secours essayaient de sauver des habitants réfugiés sur les toits de leurs maisons en grande partie sous les eaux. "Une vigilance maximum s'impose", répétaient les météorologues tandis que le gouvernement a monté une cellule de crise. Des maisons se sont effondrées par endroits, en raison de glissements de terrain, des routes et pont ont été saccagés et des quartiers entiers noyés. La hauteur d'eau dans les parties inondées du quartier de Mabi à Kurashiki (préfecture d'Okayama) a atteint par endroits 4,8 mètres, selon les évaluations faites par l'Autorité d'information géospatiale du Japon.
La réaction du gouvernement jugée trop tardive
Le Premier ministre Shinzo Abe, qui a annulé une tournée dans quatre pays, dont la France, s'est rendu mercredi dans la province d'Okayama et prévoit une visite dans une autre région affectée vendredi. Il n'a pas fait de déclaration, mais s'est brièvement entretenu en privé avec quelques habitants sinistrés. Des milliers sont hébergés dans des refuges publics, d'autres ayant été accueillis par des proches.
"La fréquence à laquelle les catastrophes météorologiques ont lieu a augmenté, et nous vivons dans un monde où les règles apprises par l'expérience passée ne peuvent plus être appliquées", prévient Hiroyuki Ohno, responsable de l'institut Sabo, qui étudie les glissements de terrain. Que les habitants n'aient pas pu partir à temps soulève la question des méthodes d'évaluation du danger, a reconnu le gouvernement, fortement critiqué par l'opposition pour sa gestion de crise jugée tardive. La cellule de crise nationale présidée par le Premier ministre n'a été mise en place que dimanche matin, alors que le bilan avait atteint au moins 30 morts samedi soir. "Nous avons vu ces dernières années des désastres liés à la pluie bien plus meurtriers qu'auparavant. Nous devons revoir ce que le gouvernement peut faire pour réduire les risques", a indiqué mercredi après-midi le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.