Le bagagiste qui s'est suicidé à bord d'un avion volé "était autorisé" à être à cet endroit

Publié le 12 août 2018 à 12h41, mis à jour le 12 août 2018 à 12h46
Le bagagiste qui s'est suicidé à bord d'un avion volé "était autorisé" à être à cet endroit

INCIDENT - Un homme s'est mis aux commandes d'un avion par effraction à l'aéroport de Seattle-Tacoma, au nord-ouest des Etats-Unis, avant de le faire décoller. Il s'est écrasé moins d'une heure plus tard. Selon la police, il s'agit d'un suicide. Un responsable de l'aéroport a jugé qu'il n'y avait "aucune violation des règles de sécurité".

La police a écarté tout caractère terroriste de l'incident. Dans la soirée du vendredi 10 août, un employé d'une compagnie aérienne a procédé  à un "décollage non autorisé" à bord d'un avion vide à l'aéroport de Seattle-Tacoma, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Il s'est écrasé environ 50 kilomètres plus loin dans le Puget Sound, le bras de mer qui longe la ville de Seattle. L'avion, un bimoteur à hélices Bombardier Q400 de 76 places, aurait en fait servi au suicide de l'homme âgé de 29 ans selon le New York Times. "Nous savons de qui il s'agit. Personne d'autre n'est impliqué", ont souligné sur Twitter les services de police du comté de Pierce, sans donner de précision sur l'auteur et les circonstances du vol de l'avion.

Un responsable de l'aéroport américain a affirmé qu'il n'y a eu "aucune violation" des règles de sécurité lors de l'incident. Mike Ehl, directeur des opérations de l'aéroport de Seattle-Tacoma, le directeur général d'Alaska Airlines, employeur de cet homme de 29 ans, a ensuite indiqué lors d'une conférence de presse qu'en tant que bagagiste, ce dernier "était autorisé à se trouver dans la zone" où était garé l'appareil.

Un moment de sérénité avant le crash

Dans un communiqué, Alaska Airlines, dont l'un des avions a été retardé au décollage à cause de l'incident, a indiqué que l'appareil était immobilisé sur le tarmac pour maintenance. Selon la compagnie, l'homme serait un employé de la compagnie Horizon air.

Certaines personnes ont pu, selon le New York Times, écouter les ondes radio du trafic aérien. Les autorités sont, semble-t-il, entrées en communication avec l'homme lorsqu'il était en vol. Celui-ci leur aurait dit vouloir s'offrir un moment de sérénité, tout en commentant la beauté des paysages. Il s'est également demandé à voix haute s'il pouvait faire un looping, mais aurait cependant été surpris de la vitesse à laquelle s'évanouissait son carburant.

"Il y a beaucoup de gens qui tiennent à moi et cela va les surprendre de savoir que j'ai fait ça", aurait dit l'homme par ailleurs. "Je voudrais m'excuser auprès de chacun d'entre eux. Je suis juste un pauvre gars qui a un peu dévissé, j'imagine. Je ne l'ai jamais su jusqu'à maintenant." L'un des agents lui aurait alors ordonné d'atterrir, ce qu'il n'a pas fait. Deux avions militaires F-15 ont surveillé et ont suivi l'avion à son décollage, mais ne sont pas intervenus dans l'accident, a indiqué la police.

Un avion c’est comme une voiture
Michel Polacco

Pour le spécialiste en aéronautique Michel Polacco, l'incident n'a rien de très étonnant étant donné la facilité avec laquelle il est possible de s'emparer d'un avion. "Un avion, c’est comme une voiture. Il y a certains avions sur lesquels il y a des clés pour ouvrir les portes, mais pour les gros avions, la plupart du temps, il n’y a même pas de clé. Donc vous ouvrez l’avion et vous entrez dedans si vous avez la bonne échelle, le bon escalier, etc. Et puis à partir de là si vous savez faire, vous pouvez très bien le mettre en route et s’il n’est attaché ni raccordé à rien, le faire rouler et si personne ne vous en empêche, aller jusqu’à décoller."


La rédaction de TF1info

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