DROIT DE L'HOMME - Le président Donald Trump s'est prononcé pour le retour de la torture contre les détenus accusés de terrorisme. La déclaration a suscité de vives réactions, la torture est jugé inefficace par de nombreux spécialistes du terrorisme.
Donal Trump choque sans sourciller. Ce vendredi, il a réitéré les propos sur la torture qu'ils avaient tenus mercredi. La torture c'est "très efficace", a estimé le nouveau président américain lors d'une conférence en compagnie de Theresa May
"On n'est pas sur un pied d'égalité avec Daech. Je veux faire tout ce à quoi la loi nous autorise. Mais est-ce que je pense que le waterboarding est efficace ? Absolument, je pense que ça marche", avait déjà estimé Donald Trump lors d'un entretien télévisé mercredi.
Le waterboarding désigne un acte de torture qui consiste à faire suffoquer un individu avec un chiffon imbibé d'eau posé sur le visage. Le chef d'Etat américain appuie sa position des propos tenus par "des personnalités des plus hauts rangs du renseignement".
Pourtant la loi américaine proscrit la majorité des actes de tortures depuis 2015 grâce à une loi voté par le Sénat.
Un rapport de 7 000 pages avait d'ailleurs souligné l'inefficacité de la torture dans la lutte contre le terrorisme.
Ce vendredi, le Président a cependant modéré ses propos en rappelant que son secrétaire d'État à la Défense, le général James Mattis, était contre la torture et qu'il se "reposerait sur son avis".
On se fait violer devant tout le monde
Nizar Sassi, ancien détenu français de la prison de Guantanamo
Cette semaine, Mourad Benchelleli et Nizar Sassi, deux anciens détenus français de Guantanamo ont demandé l’audition d’un ancien responsable du département américain de la Défense par la justice française qui enquête sur des accusations de torture dans cette prison.
Arrêtés par les forces américaines en Afghanistan, les deux hommes avaient été détenus de 2001 à 2004 à Cuba avant d’être renvoyés en France où ils avaient porté plainte pour détention arbitraire et torture.
Nizar Sassi raconte avoir été violé à trois reprises devant une assemblée de généraux américains qui cautionnaient les pratiques : "On nous met tout nu, on nous cambre, [...] on se fait violer devant tout le monde. Je n'ai jamais compris cette scène là, cette scène que l'on va vivre trois fois".
De longues détentions sans procès
Face à ces révélations qui se sont multipliées ces dernières années lorsque les prisonniers de Guantanamo ont été transférés vers leurs pays d'origine, l'administration Obama avait répondu en interdisant la pratique de la torture.
En deux mandats présidentiels, Barack Obama n'a jamais pu fermé la prison cubaine, le Congrès dominé par les républicains s'y est toujours opposé.
Il reste aujourd'hui 41 détenus à Guantanamo, certains attendent toujours l'ouverture de leur procès.