TENSIONS - Le concours de bandage de muscles de Pyongyang et Washington a pris une nouvelle ampleur. Alors que la presse US révélait que la Corée du Nord était en capacité d'embarquer une bombe nucléaire sur ses missiles, Donald Trump a tenté d'intimider le régime, à sa manière...
Des vacances actives. Même s'il est critiqué pour le temps de repos qu'il s'est octroyé depuis son élection, Donald Trump n'en garde pas moins un œil très attentif à l'actualité internationale. Et en réponse aux révélations du Washington Post, affirmant que la Corée du Nord peut désormais embarquer une bombe nucléaire sur ses missiles et donc menacer les Etats-Unis, le président américain a déclaré, depuis son golf de Bedminster (New Jersey) : "La Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis [...] Sinon, elle se heurtera au feu et à la colère". Et de la menacer, dans son style fanfaron si caractéristique, d'une réaction d'une ampleur "comme le monde n'a jamais vu jusqu'ici".
Très critiqué sur sa sortie, Trump a par la suite été renchéri par son secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui a qualifié la sortie présidentielle de "message fort" que Kim Jong-Un "peut comprendre". Quant au président, il est revenu sur ses propos dans la journée, sur Twitter, où il a à la fois rappelé que l'arsenal nucléaire américain était "désormais plus fort et puissant que jamais", tout en indiquant espérer "ne jamais avoir à l'utiliser, même s'il n'existera jamais un instant où nous ne serons pas la nation la plus puissante du monde."
My first order as President was to renovate and modernize our nuclear arsenal. It is now far stronger and more powerful than ever before.... — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 août 2017
...Hopefully we will never have to use this power, but there will never be a time that we are not the most powerful nation in the world! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 9 août 2017
Pyongyang répond en menaçant des bases militaires américaines
Cette sortie tout en testostérones fait donc suite à cette avancée significative pour la puissance de frappe de Pyongyang, qui deviendrait ainsi une puissance nucléaire à part entière. Les affirmations du Washington Post se basant sur un rapport confidentiel achevé le mois dernier par l'agence américaine de renseignement militaire (DIA), auquel il a eu accès. Pour l'heure, le régime de Pyonyang a testé plusieurs engins atomiques et a réussi deux lancements de missiles balistiques intercontinentaux, capables de frapper les Etats-Unis, mais sa capacité à mettre une bombe atomique sur l'un de ces lanceurs était encore en doute. Pyongyang n'a d'ailleurs pas perdu de temps avant de menacer les Etats-Unis, en affirmant aussitôt la possibilité pour le régime de tester ses missiles intercontinentaux de moyenne portée sur les bases américaines de l'île de Guam, en plein océan pacifique.
La communauté du renseignement était en général convaincue que bien que 10 ans se soient écoulés depuis le premier test nucléaire de Pyongyang en octobre 2006, la Corée du Nord était encore à quelques années de savoir maîtriser la miniaturisation d'une arme atomique, qui relève d'un processus complexe. Or, "la communauté du renseignement estime que la Corée du Nord a produit des armes nucléaires qui peuvent être embarquées sur des missiles balistiques, y compris des missiles balistiques intercontinentaux", a conclu le rapport dont un extrait à été lu au quotidien.
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Selon le Washington Post, le ministère japonais de la Défense est arrivé aux mêmes conclusions. Selon un autre rapport officiel américain, le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un dispose de quelque 60 bombes atomiques, note le grand quotidien américain, qui souligne toutefois que beaucoup d'experts jugent ce nombre beaucoup trop élevé.