OPPOSITION - Au cours de la manifestation qui s'est déroulée dimanche à Minsk pour réclamer à nouveau le départ du président Loukachenko, la police a tenté d'interpeller un individu. C'était sans compter l'intervention de plusieurs manifestants.
Les manifestants seraient-ils en train de prendre le dessus en Biélorussie ? Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Minsk dimanche, pour le troisième week-end consécutif, afin de dénoncer la réélection controversée du président Alexandre Loukachenko. Et, malgré une présence policière massive, le bras de fer semble avoir en partie tourné en faveur de l'opposition.
Au moins 140 personnes interpellées dimanche
C'est en tout cas ce qui ressort d'une scène, filmée par des témoins et relayée sur les réseaux sociaux. On y voit des policiers en civil sortir d'un van banalisé pour essayer d'interpeller un manifestant. Essayer seulement, car très vite des dizaines de personnes viennent soutenir ce dernier, rapidement relâché. Les policiers, en minorité, sont mis en déroute, leur van subissant les coups des manifestants.
Une séquence qui, selon Benoît Vitkine, correspondant du journal Le Monde à Moscou et récent prix Albert Londres, montre que "la peur a changé de camp" dans le pays. "Pendant des années, ces vans banalisés avec des policiers en civil ont représenté l'arbitraire, l'impossibilité du moindre rassemblement", analysait-il dimanche soir sur Twitter.
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Tous n'ont pas eu la même chance : les forces de l'ordre sont intervenues dimanche en début de manifestation, arrêtant 140 personnes, selon le ministère de l'Intérieur cité par les agences russes. Elles n'ont pas fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes ou de balles en caoutchouc, comme elles l'avaient fait contre les premiers rassemblements après le scrutin contesté du 9 août.
Et surtout, beaucoup moins de personnes ont été arrêtées : plus de 7.000 personnes l'avaient été dans les jours suivants l'élection.