VIDÉO - Zimbabwe : Mugabe démissionne, soir de liesse dans les rues d'Harare

Publié le 21 novembre 2017 à 17h20, mis à jour le 21 novembre 2017 à 22h06
Cette vidéo n'est plus disponible

Source : Sujet JT LCI

OUT - Placé en résidence surveillée depuis la semaine dernière, le président zimbabwéen Robert Mugabe a remis une lettre de démission, a annoncé ce mardi le président de l'Assemblée nationale lors d'une session extraordinaire du Parlement. Il devrait être remplacé par l'ancien vice-président Mnangagwa.

Robert Mugabe n’est plus président du Zimbabwe. Poussé vers la sortie par l'armée et son propre parti, il a remis sa démission après 37 ans de pouvoir, a annoncé le président de l'Assemblée nationale ce mardi après-midi  lors d'une session extraordinaire du Parlement à Harare, qui débattait de sa destitution. "Moi Robert Gabriel Mugabe (...) remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat", a déclaré le président de l'Assemblée nationale, en lisant la lettre de démission.

Le plus vieux dirigeant en exercice de la planète, âgé de 93 ans, était en résidence surveillée depuis l'intervention de l'armée, mercredi dernier, mais refusait de céder le pouvoir qu'il exerçait depuis l'indépendance, en 1980. "J'ai choisi volontairement de démissionner. (...) Cette décision a été motivée par (...) mon désir d'assurer un transfert du pouvoir sans problème, pacifique et non violent", a expliqué Robert Mugabe dans sa lettre. 

Concert de klaxons à Harare

Très attendue, l'annonce du départ du chef de l'Etat a été saluée dans les rues de la capitale Harare par de nombreuses scènes de liesse. A tel point que  le  le chef de l'état-major de l'armée, Constantino Chiwenga, a appelé " les Zimbabwéens de tous bords politiques à faire preuve de la plus grande retenue et à pleinement respecter la loi et l'ordre". Accueilli en libérateur à l'indépendance en 1980, le "camarade Bob" a dirigé son pays d'une main de fer, muselant tous ses opposants et ruinant son économie. Mais il semblait indéboulonnable, dernier chef d'Etat africain issu des luttes pour l'indépendance encore au pouvoir.

C'est sa deuxième épouse, Grace Mugabe, 52 ans, qui a précipité la chute de son régime. Le 6 novembre, elle a obtenu l'éviction du vice-président Emmerson Mnangagwa, qui lui barrait la route dans la course à la succession de son mari, à la santé de plus en plus fragile. L'éviction de ce fidèle du régime, héros de la lutte de "libération" du Zimbabwe, a provoqué l'intervention de l'armée, qui contrôle le pays depuis la nuit du 14 au 15 novembre.

VIDÉO - Le portrait de Grace MugabeSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

Plusieurs appels

Depuis, Robert Mugabe résistait aux appels à la démission. Les militaires, qui se sont défendus de mener un coup d'Etat, essayaient depuis plusieurs jours d'obtenir en douceur la reddition du chef de l'Etat afin d'éviter les critiques et d'éventuelles menaces d'intervention des pays voisins, où l'aura du "libérateur" Robert Mugabe est restée très forte.

Mais à plusieurs reprises, Robert Mugabe avait catégoriquement rejeté leurs offres. Dimanche soir, il s'était même permis un ultime bras d'honneur en refusant d'annoncer à la télévision nationale le départ que tout le monde attendait. La direction de la Zanu-PF, son propre parti, l'avait pourtant spectaculairement démis de ses fonctions de président dimanche, avait exclu de ses rangs la Première dame et avait menacé de le destituer s'il refusait de se démettre. Faute de signe de sa part, elle avait donc lancé ce mardi au Parlement une procédure de destitution, du jamais vu dans l'histoire du pays.

"Mugabe a autorisé sa femme à abuser des ressources de l'Etat (...), à insulter et humilier le vice-président de ce pays, l'honorable Emmerson Mnangagwa" et à "menacer de tuer le vice-président Mnangagwa", l'a accusé son parti dans sa motion de destitution.  La période de transition qui s'ouvre devrait être pilotée par l'ancien vice-président dès mercredi. "Le vice-président évincé Mnangagwa, que le comité central du parti a adoubé, devrait être celui qui prêtera serment en tant que président pour une période de 90 jours", a déclaré Simon Khaya-Moyo, porte-parole de la Zanu-PF, le parti au pouvoir.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info