INTEMPÉRIES - L'état de catastrophe naturelle a été déclaré au Texas où l'ouragan Harvey, rétrogradé en tempête tropicale samedi, continue de balayer l'état. Au moins deux personnes ont été tuées et douze autres blessées. Un bilan qui pourrait s'alourdir car Harvey se déplace désormais à très faible vitesse, occasionnant des pluies torrentielles qui provoquent des inondations "extrêmement graves".
La tempête Harvey qui frappe le Texas depuis vendredi soir a fait au moins deux morts et une dizaine de blessés. Après avoir été classé comme ouragan de catégorie 4 avec des vents dépassant les 210 km/h, le cyclone a été rétrogradé en tempête tropicale samedi soir. S'il ne progresse plus que très lentement dans les terres (moins de 10 km/h), Harvey s'accompagne toujours de fortes pluies et de vents violents, laissant craindre des "inondations catastrophiques".
La reconstruction prendra "des années", a prévenu samedi le responsable de l'Agence fédérale des situations d'urgence Brock Long, précisant qu'il fallait désormais s'attendre à des inondations "très graves". "Cet événement est sans précédent et toutes ses conséquences ne sont pas encore connues mais vont au-delà de ce qu'on a jamais vu", écrit le National Weather Service (NWS). Le principal aéroport de Houston, le George Bush Intercontinental Airport, a été fermé au trafic commercial dimanche.
"La première victime est une personne qui a été prise au piège dans l'incendie de sa maison pendant la tempête", a affirmé à la presse le juge C.H. "Burt" Mills du comté d'Aransas, sur la côte texane. Douze personnes ont également été blessées à Rockport par la chute de toitures, de nombreux arbres ont été arrachés et des véhicules endommagés étaient visibles partout. La seconde, une femme, a été tuée alors qu'elle circulait dans les rues inondées à l'ouest de Houston. Les garde-côtes sont, eux, venus en aide à 15 personnes en détresse.
Depuis samedi, Harvey fait quasiment du surplace non loin de Corpus Christi, une ville de 300.000 habitants où il a fait son entrée sur les terres. Il devrait peu progresser d'ici à mardi et pourrait même "repartir vers la mer", nous explique-t-on du côté de Météo France. Une situation rare, mais pas impossible.
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L'état de catastrophe naturelle déclaré
En attendant, la tempête s'affaiblit quelque peu mais son état stationnaire est le plus dangereux pour les populations avec des pluies diluviennes. Les autorités attendent jusqu'à 1.270 mm de pluie par endroits d'ici jeudi, ce qui "provoquera des inondations catastrophiques et potentiellement mortelles". "Il faudra des années pour tout reconstruire", ont déclaré les représentants texans.
Il s'agit du plus puissant ouragan à frapper les Etats-Unis depuis 2005 et de la pire tempête à s'abattre sur le Texas depuis 1961. Les autorités ont pris les devants et déclaré la situation "de catastrophe naturelle, qui libère toute la puissance de l'aide du gouvernement" fédéral, a ainsi annoncé Donald Trump dans un tweet. Quelque 1.800 membres des forces armées étaient mobilisés pour participer aux opérations de recherches et de secours. Des hélicoptères de l'armée y prennent part également.
#USA Pression dans l'oeil de #HurricanHarvey est de 960 mb (1013 normal) #Harvey Quand elle remonte le mur d'eau & les bourrasque déferlent pic.twitter.com/T3i0qo09K9 — Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) 26 août 2017
Hurricane #Harvey continues to pound #PortLavaca #Texas with wind and storm surge. Like a washer machine on heavy duty cycle. pic.twitter.com/XIxFZsaKUO — Rob Marciano (@RobMarciano) 26 août 2017
Avec en tête le dramatique précédent de l'ouragan Katrina, qui avait fait plus de plus de 1.800 morts et détruit des quartiers entiers de La Nouvelle-Orléans, Trump reste en première ligne. "Soyez prudents", a demandé le locataire de la Maison blanche, qui se tiendra informé des événements tout au long du week-end depuis la résidence présidentielle de Camp David.
We will remain fully engaged w/ open lines of communication as #HurricaneHarvey makes landfall. America is w/ you! @GovAbbott @FEMA @DHSgov pic.twitter.com/PryIqRxgLr — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 26 août 2017
Un premier test pour le pensionnaire de la Maison Blanche, alors que la gestion de l'ouragan Katrina par l'administration Bush avait été calamiteuse. "Ne faites pas les mêmes erreurs qu'a faites Bush avec Katrina", a même supplié le sénateur républicain de l'Iowa Chuck Grassley au chef de l'Etat.
@realDonaldTrump #hurricane keep on top of hurricane Harvey dont mke same mistake Pres Bush made w Katrina — ChuckGrassley (@ChuckGrassley) 25 août 2017
Toute la journée déjà la côte avait été battue par des vents violents et des paquets de pluie qui ont fait de Corpus Christi -d'ordinaire une citée industrieuse de 300.000 habitants - une ville fantôme vendredi soir.
#Harvey as viewed from my hotel in #Galveston . #Harvey2017 #harveyhurricane #HurricaneHarvey @weatherchannel pic.twitter.com/Y2QGQdgzSz — Matt Saffer (@TheMattSaffer) 25 août 2017
"J'ai dû tout laisser"
Des milliers d'habitants ont préféré fuir à l'intérieur des terres, souvent à San Antonio, à quelques 200 kilomètres de là, sous l'insistance des autorités et devant la peur de se retrouver sous l'eau. Harvey, qui devrait s'installer pendant plusieurs jours au-dessus de cette région, promet des précipitations de 120 centimètres dans certains endroits et une montée des eaux pouvant atteindre jusqu'à 4 mètres dans certains secteurs, selon les services météorologiques. Plusieurs comtés avaient déjà reçu samedi matin autour de 23 cm de pluie en 24 heures.
"Le gros problème de cet ouragan, c'est qu'il se déplace très lentement et qu'on va avoir énormément de pluie," explique Antoine Frichet, habitant de Houston contacté par LCI. Selon lui, "ce sont vraiment les inondations que tout le monde craint ici", plus que les vents eux-mêmes.
"Aussi loin que je me souvienne, je ne pense pas qu'il y ait eu quelque chose de ce genre" auparavant, a commenté pour l'AFP Brian McNoldy, chercheur sur les ouragans à l'université de Miami. "Je ne me souviens pas d'un ouragan majeur qui fait du surplace et reste coincé, c'est une combinaison qui est très inquiétante", explique-t-il à propos d'Harvey, qui ne devrait en effet pas s'enfoncer très profondément dans les terres mais ravager particulièrement la côte et menacer ses raffineries de pétrole.