Vin, Gilets jaunes, armes à feu : toutes ces fois où Donald Trump a taclé la France

par Mathilde ROCHE
Publié le 27 juillet 2019 à 15h09, mis à jour le 27 juillet 2019 à 18h45

Source : TF1 Info

CLASH - Donald Trump, complètement accro à Twitter, est coutumier, depuis le début de son mandat, de critiques ou remarques bien senties contre d'autres pays. La France d'Emmanuel Macron n'échappe pas à la règle, comme en témoigne la sortie fracassante du locataire de la Maison blanche sur le projet de taxation des Gafa par Paris. Et ce n'est pas la première fois que Donald Trump se "paye" la France. Morceaux choisis.

Deux ans et demi avec Donald Trump à la tête des Etats-Unis et le monde s'est habitué à ses séries de tweets légendaires pour accabler ses adversaires. Sans langue de bois, parfois de mauvaise foi, le président américain apprécie particulièrement critiquer les autres pays, ennemis ou alliés. La France ne fait pas exception, surtout lorsque le gouvernement ou Emmanuel Macron prend des décisions allant à l'encontre de ses intérêts. Vendredi 26 juillet, Donald Trump a notamment menacé de taxer plus durement les vins français pour compenser la taxe Gafa, visant principalement les géants du numérique américains. Retour sur les accès de colère du milliardaire contre l'Hexagone. 

Le commentaire de trop sur le Bataclan

Parmi les critiques de Trump faites à Macron et son gouvernement, certaines sont partagées par les Français, ou passent bien au dessus de leurs préoccupations. D'autres, en revanche, sont restées en travers de la gorge des habitants de l'Hexagone. En tête, les propos du président américain sur les attentats du 13-Novembre. A deux reprises en mai 2018, Donald Trump avait affirmé que les victimes du Bataclan auraient été moins nombreuses si les Français étaient armés, voire que l'attentat n'aurait pas eu lieu "car ces lâches auraient su qu'il y aurait des gens avec des armes" sur place.

Le milliardaire américain avait tenu ces propos à grand renfort d'imitations lors de la convention de la NRA, le puissant lobby pro-armes. "Les victimes sont mortes dans un restaurant et dans d’autres endroits aux alentours. Elles ont été tuées brutalement par un petit groupe de terroristes qui avaient des armes. Ils ont pris leur temps et les ont tués un par un. Boum, viens là, boum, viens là, boum, viens là", avait raconté Donald Trump, en mimant un terroriste qui tire au pistolet sur les victimes. "Mais si un employé, ou juste un client avait eu une arme, ou si l'un de vous dans l'assistance avait été là avec une arme pointée dans la direction opposée, les terroristes auraient fui ou se seraient fait tirer dessus. Le bilan aurait très bien pu être complètement différent", avait-il affirmé.

Le gouvernement français avait fermement condamné les propos de Donald Trump et demandé "le respect de la mémoire des 130 victimes", faisant écho à l'indignation des familles. "La France est fière d’être un pays sûr où l’acquisition et la détention d’armes à feu sont strictement réglementées. Les statistiques de victimes par arme à feu ne nous conduisent pas à remettre en cause ce choix", avait notamment rétorqué le Quai d'Orsay. 

Commémorations du 11-Novembre agitées

Malgré le tollé, Donald Trump est devenu de plus en plus critique envers la France et de son président au cours des mois qui ont suivi. Lors d'une série de tweets acerbes aux alentours de la commémoration du 11-Novembre, le président américain s'était lancé dans une salve de critiques sur la France, tirant sur tous les fronts. 

Sitôt arrivé sur le sol français pour l'événement anniversaire, le président des Etats-Unis s'en était pris à son homologue. "Le président français Macron vient de suggérer que l'Europe se dote de ses propres forces armées pour se protéger des États-Unis, de la Chine et de la Russie. Très insultant, mais peut-être que l'Europe devrait d'abord payer sa juste part à l'Otan, que les Etats-Unis subventionnent largement !" avait-il tweeté, faisant référence au souhait d'Emmanuel Macron de créer une "véritable armée européenne". Après une brève accalmie le temps de son séjour, le président américain avait de nouveau flirté avec l'indécence en mentionnant la Seconde guerre mondiale.

"Emmanuel Macron suggère de créer sa propre armée pour protéger l’Europe contre les États-Unis, la Chine et la Russie. Mais ça c’était l’Allemagne pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale - Comment ça s'est passé pour la France ? A Paris, ils commençaient à apprendre l’allemand avant l’arrivée des États-Unis. Payez pour l'OTAN !" avait-il commencé par écrire pour démarrer les festivités, avant d'aller se coucher.

Visiblement inspiré au réveil, Donald Trump avait comparé les vins français et américains, affirmant que "le problème, c'est que la France rend très difficile pour les États-Unis de vendre ses vins en France, et impose de gros tarifs, alors qu'à l'inverse nous leur facilitons la tâche." Puis il s'était attaqué directement au président français, affirmant cette fois que "le problème est qu'Emmanuel Macron souffre d'une très faible cote de popularité en France, 26%, et d'un taux de chômage à près de 10%. Il essayait juste d'attirer l'attention sur autre chose !" Pour conclure sa diatribe, une seule phrase en majuscule : "Make France great again", réemployant avec ironie son propre slogan de campagne.

Emmanuel Macron avait alors refusé tout commentaire hormis : "À chaque grand moment de notre histoire, nous avons été des alliés et entre alliés, on se doit le respect. (...) Ce que les Françaises et les Français attendent de moi, c'est de ne pas répondre, et que nous continuions cette histoire importante [entre les Etats-Unis et la France]."

Les Gilets jaunes prétextes à la critique

En fin d'année dernière, Donald Trump a particulièrement suivi les manifestations répétées des Gilets jaunes, profitant de l'actualité pour faire passer des messages personnels, pas toujours pertinents. "Les vastes et violentes manifestations en France ne prennent pas en compte à quel point les Etats-Unis ont été mal traités par l'Union européenne sur le plan du commerce ou sur nos dépenses justes et raisonnables pour notre GRANDE protection militaire. Il faut remédier à ces deux sujets bientôt", avait par exemple lancé le président américain.

Début décembre, le chef d'Etat avait publié plusieurs tweets successifs contre l'accord de Paris en prenant les Gilets jaunes comme point d'entrée. D'abord, parlant d'un "jour très triste" à propos de "l'acte 4" - celui de la dégradation de l'Arc de triomphe -  il avait commenté : "L'accord de Paris ne marche pas si bien que ça pour Paris. Manifestations et émeutes partout en France. Les gens ne veulent pas payer autant pour peut-être protéger l'environnement. Les manifestants scandent 'We want Trump'. J'adore la France". Après vérification, la vidéo sur laquelle il s'appuyait pour étayer ses dires avait en fait été tournée à Londres plusieurs mois auparavant...

Sans se préoccuper de sa "fake news" comme il aime les appeler, Trump avait enchaîné avec "Peut-être qu'il est temps de mettre fin à l'accord de Paris, ridicule et extrêmement cher, et rendre l'argent aux gens en réduisant les impôts". Des propos réitérés lorsque Emanuel Macron avait cédé une première fois aux revendications des Gilets jaunes, en suspendant temporairement la taxe sur le carburant. "Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d'accord sur la conclusion à laquelle j'avais abouti il y a deux ans", avait alors tweeté le locataire de la Maison blanche.


Mathilde ROCHE

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