AFRIQUE - L'armée a pris position dans les rues de la capitale du Zimbabwe, Harare, afin de "viser les criminels qui entourent" le président Robert Mugabe, qui se dit "détenu". LCI a contacté le directeur de l'Alliance française, qui affirme que "les gens vaquent à leurs occupations comme dans un jour ordinaire" et que "cette intervention est plutôt bien acceptée".
Le Zimbabwe, au Sud de l'Afrique, vit une situation exceptionnelle, et confuse. Les militaires sont dans les rues de la capitale, Harare, et des blindés bloquent les accès aux lieux de pouvoir. Si l'armée affirme qu'il "ne s'agit pas d'une tentative de renverser le gouvernement", elle affirme "viser les criminels qui entourent" le président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. Le chef d'État zimbabwéen a dit en fin de matinée qu'il était détenu, selon le président sud-africain Jacob Zuma.
Coup d'état ou pas ? L'incertitude demeure, mercredi matin, mais la situation sur place semble calme. LCI a contacté le directeur de l'Alliance française à Harare, Franck Chabasseur, qui évoque une "situation étonnamment 'normale' si tant est que l'on puisse employer ce terme après les événements de cette nuit et de ce matin".
"La circulation est habituelle, les magasins ouverts, les vendeurs de rue à leur place. Nous ne sommes pas directement dans le centre-ville, mais proche. On me rapporte que là-bas, les militaires sont positionnés devant les bâtiments gouvernementaux mais font simplement de la surveillance. Les gens vaquent à leurs occupations comme dans un jour ordinaire, poursuit M. Chabasseur, qui précise que "l'Alliance française a maintenu ses examens de français aujourd'hui et a simplement annulé la projection du film prévu ce soir".
Il est vivement recommandé de faire preuve de prudence, de limiter les déplacements, d’éviter le centre-ville et les bâtiments gouvernementaux
Ministère des Affaires étrangères
Malgré ce calme dans les rues, l'Ecole française est restée fermée mercredi matin, affirme Franck Chabasseur. "Il est vivement recommandé de faire preuve de prudence, de limiter les déplacements, d’éviter le centre-ville et les bâtiments gouvernementaux, et de se tenir éloigné systématiquement de toute manifestation et de tout rassemblement", conseille le ministère des Affaires étrangères.
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"Autour de moi, je ressens une sorte de soulagement de voir enfin un changement se dessiner, avec bien sûr un peu d'inquiétude pour les jours à venir. Mais de mon point de vue cette intervention est plutôt bien acceptée", a ajouté le directeur de l'Alliance française. Pour lui, "il est net et évident que cette opération militaire est pour le moment très bien organisée".