Arrêté en Malaisie, Rémy Daillet a entamé une grève de la faim

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 31 mai 2021 à 19h13
Rémy Daillet-Wiedeman, ancien chef de file du Modem dans la région Midi-Pyrénées et soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia
Rémy Daillet-Wiedeman, ancien chef de file du Modem dans la région Midi-Pyrénées et soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia - Source : REMY GABALDA / AFP

PROTESTATION - Figure d'un mouvement complotiste et soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de la petite Mia en avril, Rémy Daillet a été arrêté samedi en Malaisie. Depuis sa cellule, il a entamé une grève de la fin, a indiqué son avocat.

Nouvelle avancée dans l'affaire de l'enlèvement de la petite Mia. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Rémy Daillet a été arrêté samedi sur l'île malaisienne de Langkawi où il résidait avec sa compagne enceinte et ses trois enfants. Celui qui est soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement de Mia en avril dernier, a débuté une grève de la faim depuis sa cellule. "Cette famille française et leurs enfants sont détenus dans des conditions inhumaines et dégradantes extrêmement difficiles et monsieur Rémy Daillet-Wiedemann a entamé une grève de la faim", a indiqué son avocat, Me Jean-Christophe Basson-Larbi. 

Des visas expirés

Selon sa défense, l'arrestation de Rémy Daillet ne serait pas liée à cette affaire d'enlèvement mais plutôt à des visas expirés. "Rémy Daillet-Wiedemann et sa famille séjournent régulièrement en Malaisie où ils sont installés depuis plus de six ans et parfaitement intégrés. En raison des confinements liés au Covid, les administrations ont été fermées, empêchant les renouvellements des visas des étrangers résidant sur l'île de Langkawi", est-il expliqué. 

Une demande d'extension de visas a bien été déposée par la famille mais elle reste pour l'instant infructueuse, faute d'une "lettre de soutien" de l'ambassade de France. "Pour des raisons illégitimes et sans aucun doute politiques destinées à nuire à l'opposant politique Rémy Daillet-Wiedemann et à faciliter le travail du magistrat instructeur chargé de l'enquête sur l'enlèvement de la petite Mia, le Consulat de France leur a indiqué le 19 mai que cette ambassade n'était pas en mesure de délivrer de courrier de soutien", fustige Jean-Christophe Basson-Larbi qui appelle le Quai d'Orsay "à émettre de toute urgence une lettre de soutien à cette famille française afin de faire cesser cette détention inhumaine"

Pour tenter de faire plier les autorités françaises, le conseil insiste sur le fait que le couple et leurs "enfants de 17 ans, 9 ans et moins de 2 ans vivent l'enfer". La compagne de Daillet, "qui est actuellement enceinte de 6 mois dans le cadre d'une grossesse à risque, craint de perdre son enfant", ajoute l'avocat. 

La petite Mia, 8 ans, avait été enlevée mi-avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère dans un village des Vosges. Selon le procureur de Nancy, Rémy Daillet aurait joué un rôle important dans l'organisation de ce coup de force. 

S'il n'a jamais précisé son degré d'implication dans l'affaire, le quinquagénaire avait d'ailleurs estimé que le rapt de la fillette n’était pas un enlèvement mais une restitution d’un enfant à sa maman à sa demande. Outre la mère de la petite fille, six hommes, assimilés à la mouvance anti-système et complotiste, ont été mis en examen et placés en détention provisoire. 


Maxence GEVIN avec AFP

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