Assassinat de Samuel Paty : "J'ai menti", avoue l’adolescente à l’origine de la polémique

ENQUÊTE - La jeune fille qui avait accusé Samuel Paty d’islamophobie a reconnu ne pas avoir été présente lors de la présentation des caricatures de Charlie Hebdo.
Tout est parti d’un mensonge. La jeune fille de 13 ans qui accusait le professeur d’histoire assassiné par un terroriste a reconnu, lors de sa mise en examen pour "dénonciation calomnieuse" le 25 novembre 2020, ne pas avoir été présente lors du cours sur les caricatures de Charlie Hebdo, selon une information du journal Le Parisien.
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L'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire
Dans la version qu’elle présentait jusque-là aux enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT), la collégienne avait assuré que Samuel Paty avait poussé les élèves musulmans à quitter la salle de classe avant de présenter les caricatures du prophète Mahomet. Elle se serait indignée de la situation, lui valant une exclusion de deux jours.
C’est cette histoire qu’elle livre également à son père, qui diffuse immédiatement l’affaire sur les réseaux sociaux. En quelques jours, la famille est soutenue par un militant islamiste fiché S, Abdelhakim Sefroui, qui relaie l’information. Elle parviendra jusqu’à Abdoullakh Anzorov, le jeune terroriste d'origine tchétchène, 18 ans, qui assassinera Samuel Paty devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine.
Mensonge sur fond de conflit familial
"Je n'étais pas là le jour des caricatures", a finalement reconnu la jeune fille auprès des enquêteurs. Elle aurait menti par peur d’avouer la vraie raison de son exclusion à son père. Le Parisien évoque un complexe de comparaison envers sa sœur jumelle, décrite comme "bien plus assidue", et une volonté d’exister aux yeux de son père.
Interrogé sur l’antenne de LCI, l’avocat de la collégienne confirme ces informations et défend sa cliente : "Ce n'est pas le mensonge qui est à l'origine de la mort de Samuel Paty, c'est cet assaillant qui est venu, avec un comportement moyenâgeux, égorger le regretté Paty. Elle n'a aucun lien direct avec ce monsieur. Elle ne le connait pas. [...] Elle n'était pas forcément avec Samuel Paty pour tout, mais jamais elle n'a voulu sa mort". Il assure qu’elle a été poussée à raconter cette version : "Certains de ses camarades lui ont demandé de porter cette parole, elle s’est sentie missionnée. Elle est venue avec une volonté de raconter la gêne que certains de ses camarades ont vécue quand bien même elle n’était pas là", a détaillé Me Mbeko Tabula.
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L’enquête de la SDAT avait ensuite montré que Samuel Paty n'a jamais demandé aux élèves musulmans de quitter la salle de classe, mais qu'il avait plutôt proposé à ceux qui le souhaitaient de détourner le regard.
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