Attentat déjoué avant l'Euro-2016 : Reda Kriket et six autres accusés jugés à partir de ce lundi

Aurélie Sarrot avec AFP
Publié le 8 mars 2021 à 7h00
Attentat déjoué avant l'Euro-2016 : Reda Kriket et six autres accusés jugés à partir de ce lundi
Source : afp

JUSTICE – Le procès de Reda Kriket, 39 ans, et six autres hommes s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Les 7 sont soupçonnés d'avoir projeté un attentat terroriste avant l'Euro-2016 de football en France

S'ils avaient mené leur projet à bien, le bilan aurait sans doute était très lourd. À partir de ce lundi et jusqu'au 9 avril, sept hommes soupçonnés d'avoir projeté un attentat terroriste quelques semaines avant l'Euro 2016 sont jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris. 

Les sept accusés comparaissent pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Reda Kriket, délinquant récidiviste aujourd'hui âgé de 39 ans, djihadiste présumé et considéré comme au cœur du projet, est également renvoyé pour "usage de faux document administratif". 

"Un arsenal de guerre"

Dans cette affaire, qui a débuté avec l'arrestation de deux hommes dans un hôtel de Turquie le 7 novembre 2015 et qui s’est développée lors d’opérations antiterroristes en France, en Belgique et aux Pays-Bas, les enquêteurs de la DGSI ont découvert en mars 2016 un arsenal de guerre "d'une ampleur inédite" dans l'appartement du boulevard Delambre à Argenteuil (Val-d'Oise) loué par Reda Kriket depuis août 2015. C'est d'ailleurs ce dernier qui les y a conduits, après son interpellation à la sortie d'une mosquée de Boulogne-Billancourt, le 24 mars 2016. 

En arrivant sur place, le suspect leur aurait lâché : "Vous avez trouvé le jackpot. N’envoyez pas le chien, il va mourir." Parmi les armes et objets qui se trouvaient dans le logement : un tupperware contenant 105 g du TATP, l’explosif artisanal prisé par les djihadistes de l’État islamique, sept armes de poing, des bombes lacrymogènes, cinq armes de type fusil d'assaut de type Kalachnikov AK47 et un pistolet mitrailleur Zagi-M91, huit chargeurs de type AK-47, des couteaux, 11.000 billes métalliques…

 

"Aucune cible n'a pu être identifiée"

Quelques jours seulement après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 et quelques mois après ceux du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, cette découverte a sans doute permis d'éviter un nouvel attentat sanglant sur le sol français. "Si aucune cible précise projetée n’a pu être identifiée, tout laisse néanmoins à penser que la découverte de cette cache a permis d’éviter la commission d’une action d’une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l’acte", avait déclaré à l'époque le procureur de la République de Paris François Molins

Au cours de ses interrogatoires devant les juges, Reda Kriket a toujours nié avoir eu pour projet de commettre un attentat. Il a en revanche admis avoir possédé ces armes, expliquant vouloir braquer des dealers "car ils ne portent pas plainte". Durant un temps, il avait également évoqué un individu, qu'il appelait Abou Badr, comme étant celui ayant déposé les armes dans l'appartement avant de partir en Syrie. Il a finalement reconnu avoir inventé l'existence de ce personnage.

Connu des services antiterroristes

Reda Kriket, qui a fait l'objet de plusieurs condamnations en France pour des faits de violences et de vol notamment, était également connu des services antiterroristes. Avant son interpellation au printemps 2016, il avait déjà été condamné en son absence en juillet 2015 en Belgique au procès d’une filière djihadiste vers la Syrie, dont l’un des principaux prévenus était Abdelhamid Abaaoud, l’un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre, tué quelques jours après dans une opération policière.

Un des suspects de la procédure française, Anis Bahri, avait été interpellé à Rotterdam à la demande des autorités françaises, quelques jours après l'arrestation de Reda Kriket. 45 kilos de munitions avaient été retrouvés dans l'appartement où il séjournait aux Pays-Bas. Selon les enquêteurs, Anis Bahri et Reda Kriket sont susceptibles d'avoir séjourné en Syrie fin 2014 début 2015, en passant avant la Turquie, afin de rejoindre les rangs de l'État islamique.


Aurélie Sarrot avec AFP

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