Attentat manqué de Villejuif : la perpétuité requise en appel contre Sid Ahmed Ghlam

AD avec AFP
Publié le 25 octobre 2021 à 21h51, mis à jour le 28 octobre 2021 à 23h03
Sid Ahmed Ghlam, lors de son procès en appel, en septembre 2021.
Sid Ahmed Ghlam, lors de son procès en appel, en septembre 2021. - Source : BENOIT PEYRUCQ / AFP

JUSTICE - Une peine de prison à perpétuité a été requise ce lundi en appel à l'encontre de Sid Ahmed Ghlam, jugé pour le meurtre d'Aurélie Chatelain et un attentat avorté contre une église de Villejuif, en avril 2015.

Des réquisitions en tout point identiques à la peine initiale. La réclusion criminelle à perpétuité a été requise ce lundi 25 octobre à l'encontre de Sid Ahmed Ghlam, 30 ans, jugé en appel devant la cour d'assises spéciale de Paris pour le meurtre d'Aurélie Chatelain, alors âgée de 32 ans, ainsi qu’un attentat avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en avril 2015. 

Les avocats généraux ont souhaité que cette sentence soit assortie d'une peine de sûreté de 22 ans et, à l'issue de sa peine, d'une interdiction définitive du territoire français de l’ancien étudiant algérien.

"Aucune surprise"

Pour les deux avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat), Sid Ahmed Ghlam est un "homme d'une extraordinaire dangerosité" qui a une vision "dévoyée et paranoïaque" de sa religion. "Son objectif était de semer la terreur", ont-ils soutenu. "Il n'y a rien à attendre de lui", ont ajouté les représentants du Pnat. "Il n'a pas eu le courage d'assumer ses actes", ont-ils déploré, affirmant que "le mensonge fait partie de son fonctionnement" et qu’"il nourrit une véritable haine pour l'Occident".

"Ces réquisitions, nous les avons accueillies sans aucune surprise", a réagi Me Nino Arnaud, l’avocat de Sid Ahmed Ghlam, auprès de LCI. "Elles sont conformes à la lecture qui est faite de ce dossier par l’accusation depuis le premier jour. Avec une position constante qui est de refuser d’appréhender un quelconque élément à décharge ou une évolution positive dans la personnalité de mon client, dont on estime qu’il ne mérite pas la peine d’exclusion définitive qui a été requise."    

Changement de version

Contrairement à son premier procès, Sid Ahmed Ghlam a reconnu s'être rendu en Syrie - et non en Turquie, comme il l’affirmait auparavant - pour y rencontrer des cadres de l'organisation État islamique. Il a aussi admis qu'il avait bien eu l'intention de tuer dans une église de Villejuif avant de renoncer à son projet - il soutenait avant cela qu'il s'agissait seulement "de faire peur" aux paroissiens. "Mais ces aveux n'en sont pas", ont tancé les avocats généraux. "Nous étions déjà convaincus." 

Il a en revanche persisté à nier être l'auteur de l'assassinat d'Aurélie Chatelain, froidement abattue sur un parking de la commune val-de-marnaise dans le but de lui voler sa voiture. Comme fin 2020, l’accusé a soutenu qu'un mystérieux complice, dont les enquêteurs n'ont trouvé aucune trace, avait tué la jeune mère de famille. Problème : seuls le sang et l'ADN du principal suspect, Sid Ahmed Ghlam, ont été retrouvés sur la scène de crime. Après l'assassinat, le jeune homme s'était accidentellement blessé à la cuisse en remettant son arme à la ceinture. Une blessure qui l'a contraint à renoncer à son projet d'attentat.

"Vous êtes le seul à pouvoir vous réhabiliter"

"Vous êtes le seul à pouvoir vous réhabiliter", l'a exhorté, en vain, l'avocat de la famille Chatelain, Me Charles Merlen. "Vous allez être condamné pas parce que vous êtes musulman. Vous allez être condamné parce que vous êtes un assassin", a quant à lui lancé Me Gérard Chemla, autre avocat des proches de la victime. 

Dénonçant les "dénégations immondes et scandaleuses" de l'accusé, Me Antoine Casubolo-Ferro, denier conseil des parties civiles, a pour sa part feint de demander "pourquoi Sid Ahmed Ghlam n'a-t-il pas avoué", répondant lui-même à la question : "C'est parce qu'en vérité il n'est jamais sorti de l'idéologie" de Daech.

Les avocats généraux devaient poursuivre leurs réquisitions en soirée contre les cinq coaccusés. La défense commencera ses plaidoiries mardi. Le verdict, lui, est attendu jeudi ou vendredi.


AD avec AFP

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