De nouveaux éléments dans l’affaire Omar Raddad, la défense veut une révision du procès

MM avec AFP
Publié le 21 juin 2021 à 23h26, mis à jour le 22 juin 2021 à 16h39

Source : Sujet TF1 Info

INNOCENCE - L’affaire Omar Raddad est relancée. Le contenu d’une expertise portant sur de nouvelles traces d’ADN retrouvées sur le lieu du crime a été révélé, lundi 21 juin. La défense va déposer une requête en révision.

C’est une des affaires non résolues les plus célèbres qui connaît un énième rebondissement. Celle de Ghislaine Marchal, retrouvée morte dans le sous-sol de sa villa de Mougins en 1991 avec l’inscription de son sang : "Omar m’a tuer". Trente ans après, la défense d’Omar Raddad, jardinier marocain condamné pour le meurtre, va déposer, jeudi 24 juin, une nouvelle requête en révision de son procès auprès de la Cour de cassation, basée sur de nouveaux éléments.

Une nouvelle expertise de traces ADN découvertes en 2015 et demandée par la justice a été révélée. Ces empreintes génétiques sont celles de quatre hommes non identifiés. Elles ont été retrouvées sur deux portes où ont été écrites les fameuses inscriptions "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" avec le sang de la victime. Deux empreintes sont parfaitement exploitables et deux autres partiellement.

L'ADN d'un homme au cœur des soupçons

Cette expertise a été réalisée par un expert privé, Laurent Breniaux, qui a rendu ses analyses en 2019, et dont le contenu a été révélé par le journal Le Monde, lundi 21 juin. Il met en lumière la présence d’un ADN complet masculin retrouvé à plus d’une trentaine d’occurrences, et notamment dans le sang de l’une des inscriptions.

Dans son rapport de 2019, l'expert Laurent Breniaux, cité par Le Monde et dont les conclusions ont été confirmées à l'AFP par l'avocate de M. Raddad Me Sylvie Noachovitch, se prononce sur l'origine de cette trentaine de traces d'ADN et penche en faveur des "hypothèses de transfert primaire direct ou indirect au moment des faits". Autrement dit, l'ADN aurait été déposé potentiellement par l'auteur du message.

Nouvelle requête en révision du procès

L'avocate déposera donc sa requête au palais de justice de Paris en présence de l'académicien Jean-Marie Rouart, auteur d'un livre sur cette affaire criminelle et de l'ancien député Georges Fenech, un des artisans de la réforme qui a assoupli en 2014 les conditions de révision d'une condamnation définitive. "Grâce aux éléments nouveaux découverts depuis la dernière décision de rejet de la Cour de révision" en 2002, "la vérité sur l'innocence d'Omar Raddad sera reconnue, c'est notre intime conviction", a fait valoir la défense.

Omar Raddad avait été condamné à 18 ans de prison en 1994, sans possibilité de faire appel. Il a passé plus de sept ans derrière les barreaux avant de bénéficier de la grâce présidentielle du président Jacques Chirac en 1998. Pour autant, cette grâce n’annule pas la peine et n’innocente pas M. Raddad, ce que souhaite prouver la défense par cette démarche.

Des traces d’ADN d’une autre personne avaient déjà été relevées sur le lieu du crime et avaient conduit à une première saisine de la Cour de révision en 2002, qui avait pourtant refusé un nouveau procès. Il aura fallu attendre une loi de 2014 qui assouplit les conditions de révision d'un procès criminel pour que l’enquête soit relancée.


MM avec AFP

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