Disparition de Delphine Jubillar : ce que l'on sait, un mois après les faits

Publié le 15 janvier 2021 à 8h00, mis à jour le 15 janvier 2021 à 8h17

Source : JT 20h Semaine

FAIT DIVERS – L'infirmière et mère de famille Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). Elle reste à ce jour introuvable alors que son compte Facebook s'est brièvement activé, mercredi.

C'est son mari qui a signalé sa disparition à la gendarmerie le mercredi 16 décembre au matin. Depuis, les militaires travaillent sans relâche pour tenter de retrouver l'infirmière âgée de 33 ans. Un mois après les faits, Delphine Jubillar, mère de deux enfants de 6 ans et d'un an et demi, reste en effet introuvable. Le parquet de Toulouse se refuse pour l'heure à tout commentaire sur cette affaire. 

LCI fait le point alors que, mercredi soir, le compte Facebook de la jeune femme a été brièvement activé. Un message vide a été publié et rapidement effacé sur un groupe Facebook dont Delphine Jubillar est membre, a rapporté La Dépêche du Midi

La nuit du 15 au 16 décembre, entre 23h et 4h

Delphine Jubillar a disparu dans la nuit entre le mardi 15 et le mercredi 16 décembre 2020 de son  domicile de Cagnac-les-Mines dans le Tarn. L'heure de la disparition de la jeune femme a été estimée entre 23h et 4h du matin. L'aîné des enfants, un petit garçon de 6 ans, a indiqué aux enquêteurs que sa mère lui avait dit bonsoir le mardi 15 décembre, comme chaque jour. De son côté, Cédric Jubillar a indiqué être monté se coucher vers 23h, avant son épouse.

Il aurait constaté l'absence de sa femme du domicile après avoir été réveillé par sa cadette, vers 4h du matin. Peu après, il aurait déicdé d'alerter les gendarmes peu après. Aux enquêteurs, Cédric Jubillar a précisé que sa femme était partie avec leurs deux Shar-Pei et que les chiens seraient rentrés seuls à la maison, dans la matinée du mercredi 16 décembre.

Une doudoune blanche et son téléphone

Selon les constatations, Delphine Jubillar serait partie vêtue d'une doudoune blanche, vêtement introuvable depuis le16 décembre. Son téléphone portable a cessé de borner plusieurs heures après le signalement de sa disparition à proximité de Cagnac, dans un rayon de deux kilomètres, avant de couper.

Une voisine du couple, dont le témoignage est pris avec "prudence" par les enquêteurs, a déclaré avoir vu la jeune femme partir à pied avec ses chiens. 

Nombreux moyens mis en place

Depuis la disparition de Delphine Jubillar, plusieurs perquisitions ont eu lieu au domicile du couple et des recherches, à l'aide de brigade cynophile, drones, et hélicoptères notamment ont été menées. La gendarmerie du Tarn a lancé un appel à témoins sur les réseaux sociaux le 18 décembre.

Une battue citoyenne avait par ailleurs été organisée le 23 décembre. Près de 2000 personnes y ont participé. Plusieurs objets ont été découverts et envoyés au laboratoire pour y être analysés. 

La maison, dont les travaux n'ont jamais été achevés, a été placée sous scellés en décembre et a été passée au Bluestar, procédé qui permet de faire apparaître des traces de sang invisibles à l'œil nu. Elle a été de nouveau fouillée par les spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale les 6 et 7 janvier. "Il y a des recherches à l'intérieur de la maison du couple, à Cagnac-les-Mines, mon client a été convoqué le 6 janvier par la gendarmerie mais ce n'est pas pour être auditionné" dans le cadre d'une garde à vue, avait précisé à la presse Me Jean-Baptiste Alary, avocat du mari. Les alentours du domicile, dont des puits, ont été regardés de près. Par ailleurs, le téléphone de Cédric Jubillar, comme plusieurs effets personnels du couple, ont été saisis la semaine du 6 janvier par les enquêteurs. 

Un autre homme dans sa vie

L'infirmière et l'artisan étaient en instance de divorce, à l'initiative de Delphine Jubillar, et faisaient souvent chambre à part. Selon Le Parisien, la trentenaire entretenait depuis quelques temps une relation amoureuse avait un autre homme rencontré sur Internet. "Elle semblait amoureuse et heureuse", rapporte une source proche de l'enquête à nos confrères. "Il a été entendu par les enquêteurs, mais il ne semble pas avoir le profil d'un tueur ou d'un kidnappeur ". 

La piste criminelle privilégiée

La piste criminelle est privilégiée dans cette affaire après l'ouverture d'une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration". "Rien n'indique" que la disparition de cette mère de famille de 33 ans, en instance de divorce, Delphine Jubillar, "a pu être volontaire", avait indiqué le 23 décembre le procureur de Toulouse Dominique Alzeari.

Initialement ouverte pour "disparition inquiétante" par le parquet d'Albi, l'enquête est désormais entre les mains de deux juges d'instruction toulousains "au vu de l'importance et de la complexité de l'affaire".

De retour à l'école

Depuis que sa maison a été placée sous scellée, Cédric Jubillar s'est installé chez des proches. Son fils aîné, âgé de 6 ans, est retourné à l'école de Cagnac-les-Mines, qui compte 250 élèves environ, le 4 janvier dernier. Une cellule d'écoute a été mise en place à la rentrée pour les élèves de l'établissement et leurs parents. 

Constitution de parties civiles

Le mardi 5 janvier, deux cousins et trois amis de Delphine Jubillar se sont constitués partie civile. "Ils veulent avoir accès au dossier, ils veulent savoir où en sont les investigations et surtout, ils veulent savoir où elle est", avait indiqué à LCI Me Philippe Pressecq, leur avocat.  "Ces proches de Delphine sont atterrés. Pour eux, c'est l'incompréhension. Pour eux, il est impossible que Delphine ait pu disparaître comme ça, de son plein gré. Pour eux, l'histoire d'un départ avec les deux chiens en pleine nuit, ils trouvent ça incroyable", avait souligné Me Pressecq.

Le mari de Delphine Jubillar s'est lui aussi constitué partie civile dans ce dossier le 5 janvier dernier.  

Mauvaises comparaisons, rumeurs et psychose

La proximité des faits avec la condamnation de Jonathann Daval, le 16 novembre, pour le meurtre de sa femme Alexia, dont il avait signalé la disparition et participé aux recherches, a entraîné de nombreuses comparaisons entre les deux affaires. L'avocat de Cédric Jubillar, Me Jean-Baptiste Alary, a fini par demander publiquement que celles-ci "cessent".

"Pour beaucoup malheureusement,  Cédric Jubillar apparaît comme un coupable idéal", déplore une source proche du dossier. "Elle voulait se séparer. Elle disparaît. C'est lui qui signale très vite sa disparition. Ne l'oublions pas, pour mettre en cause quelqu'un, il faut des preuves. Les internautes ne sont ni des enquêteurs, ni des juges et les réseaux sociaux ne sont pas un tribunal". 

À Cagnac-les-Mines, la psychose très vite installée dans le village est toujours là. Plusieurs mères de famille déclarent d'ailleurs avoir changé leurs habitudes depuis les faits. "Tant qu'on ne sait pas, on se méfie de tout", confiait mercredi 13 janvier l'une d'elles à TF1. "Nous, les mamans, on est très prudentes par rapport à tout ça, on essaie de rester chez nous", déclarait une autre. 

En attendant, les investigations pour tenter de retrouver Delphine Jubillar se poursuivent, avec la plus grande discrétion.


La rédaction de TF1info

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