Disparition de Delphine Jubillar : ses proches n'excluent "aucune hypothèse, y compris les pires"

Publié le 5 janvier 2021 à 13h07, mis à jour le 5 janvier 2021 à 18h11

Source : JT 20h Semaine

FAIT DIVERS – Trois semaines après la disparition de la trentenaire, infirmière et mère de deux enfants en bas âge, plusieurs de ses proches se constituent parties civiles ce mardi. LCI a pu joindre son avocat.

"Ils veulent avoir accès au dossier, ils veulent savoir où en sont les investigations et surtout, ils veulent savoir où elle est ". Voilà ce que déclare à LCI Philippe Pressecq, avocat de deux cousins et de trois amis "très proches" de Delphine Jubillar qui vont se constituer partie civile de mardi. 

L'infirmière âgée de 33 ans et mère de deux enfants de 6 ans et 18 mois a disparu dans la nuit du mardi 15 au mercredi 16 décembre 2020. Un témoin a dit aux enquêteurs avoir vu la jeune maman partir à pied avec ses deux chiens entre 23h et 4h du matin. Ces déclarations sont toutefois prises avec prudence par les gendarmes qui mènent les investigations mais qui n'ont pour l'instant pas retrouvé la trace de la trentenaire. 

"Ces proches de Delphine sont atterrés. Pour eux, c'est l'incompréhension. Pour eux, il est impossible que Delphine ait pu disparaître comme ça, de son plein gré. Pour eux, l'histoire d'un départ avec les deux chiens en pleine nuit, ils trouvent ça incroyable", souligne Me Pressecq.

Un couple en instance de divorce, le domicile familial perquisitionné deux fois

Les magistrats en charge du dossier privilégient la piste criminelle. Une information judiciaire pour "enlèvement, détention ou séquestration" a été ouverte le 23 décembre par le parquet de Toulouse. "Mes clients n'excluent rien à ce jour, ni le meilleur, ni le pire. Ils veulent croire qu'elle va réapparaitre", poursuit Me Philippe Pressecq.

Le couple Jubillar, en instance de divorce, vivait dans une maison aux briques encore apparentes. Depuis la disparition de l'infirmière qui travaillait de nuit dans une clinique privée d'Albi, le domicile a été perquisitionné à deux reprises, passé au Bluestar permettant de révéler des taches de sang invisibles à l'œil nu. L'habitation est désormais sous scellés. 

Lacs et rivières ont été sondés par des plongeurs de la gendarmerie, des battues ont été menées dans les bois et les champs des environs, les gendarmes ont inspecté les ruines, abris ou maisons inhabitées. Toujours rien. 

"De nouvelles investigations sont menées ce mardi au domicile par les gendarmes", ont indiqué plusieurs sources à LCI. Une de nos sources précise que " les fouilles ont eu lieu aujourd’hui, mardi, dans le jardin de la maison et autour et demain, mercredi,  ce sera des recherches dans la maison".  Des spécialistes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale(IRCGN) sont arrivés sur place ce mardi selon nos informations. 

"Contre" toute comparaison avec l'affaire Daval

Face à cette longue attente et à ces recherches vaines, les rumeurs vont bon train et certains n'ont pas hésité à faire de Cédric Jubillar un "Jonathann Daval", dont le procès s'est déroulé en novembre dernier.  "Si l’on n’avait jugé le dossier Daval que dans deux mois, personne ne ferait le rapprochement. C’est le calendrier qui est malheureux et les comparaisons hâtives et insupportables",  a estimé le conseil du mari, Me Jean-Baptiste Alary, dans les colonnes de Midi libre la semaine dernière. 

"Je suis tout à fait contre les comparaisons, commente auprès de LCI Me Philippe Pressecq. Il est invraisemblable de comparer deux affaires, de faire un quelconque parallèle. Après, mes clients m'ont bien dit, et je vous le répète, qu'ils n'excluaient aucune hypothèse, y compris les pires".

Le mari s'est aussi constitué partie civile

En milieu d'après-midi , l'avocat de Cédric Jubillar,  Me Jean-Baptiste Alary a fait savoir que ce dernier "se constituait partie civile pour lui-même et les enfants mineurs".  "C'est la seule manière de connaître l’évolution de la procédure, la plus grosse difficulté partagée par les proches, c'est qu'on ne sait rien, c’est terrible de ne rien savoir", selon lui.

Ces deux constitutions de partie civile, séparées, ne sont pas dues à un malaise dans l'entourage de Delphine Jubillar, a assuré l'avocat du mari à l'AFP. "Il n'y a aucune tension au sein de la famille, ils sont comme nous à la recherche de légitimes réponses. Le dépôt de partie civile, c'est la suite normale et logique de la procédure".


Aurélie SARROT

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