INFO LCI - Stups, bandes, mineurs étrangers : les priorités de la police parisienne

par William MOLINIE
Publié le 9 février 2021 à 17h57
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ILLUSTRATION - Source : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

INFO LCI - À la tête d’environ 20.000 policiers, Valérie Martineau, la cheffe de la police de proximité de l’agglomération parisienne, a passé ses consignes pour faire baisser la délinquance en 2021.

C’est unes des directions les plus importantes de la police. La Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) compte environ 20.000 policiers. Quasiment cinq fois plus que la police judiciaire parisienne. Un rouage essentiel dans la mécanique du ministère de l’Intérieur. À la fois vitrine de la police à Paris et en première ligne dans tous les événements qui font l’actualité, cette direction est suivie de près par les autorités policières.

Dans une note que LCI a consulté, sa cheffe, Valérie Martineau, dresse un rapide bilan de l’évolution de la délinquance dans le contexte de crise sanitaire. "L’état d’urgence sanitaire n’a en rien fait disparaître les épisodes de violences urbaines. Les problématiques d’ordre public sont demeurées très présentes et ont nécessité un fort engagement", écrit-elle dans ce document adressé hier à l’ensemble de ses chefs de service.

Un taux d’élucidation assez faible de 27%

Selon les chiffres avancés, la délinquance à Paris et sur les trois arrondissements limitrophes a baissé : -15% du volume global de faits constatés en 2020 par rapport à 2019. "Le fruit de la crise sanitaire et des restrictions imposées à la population en matière de déplacements", justifie-t-elle, prévoyant cette année un "rebond" des atteintes aux personnes qui ont reculé de 8% en 2020 et des atteintes aux biens (-20% en 2020).

Autre indicateur suivi de près, le taux d’élucidation qui a progressé de 2 points et qui se porte l’année dernière à 27%, tous faits confondus. Un indice qui reste toujours assez faible mais qui s’explique par des moyens d’enquête et d’investigation limités au sein de cette direction. Dans le détail, le taux d’élucidation des cambriolages, s’il a progressé de 3,3 points, est encore plus faible : 14%.

Plus d’heures de patrouilles dans les transports

Les policiers parisiens ont trois priorités cette année : la lutte contre les trafics de stupéfiants, la lutte contre le phénomène de bandes et la lutte contre la délinquance imputable aux mineurs étrangers isolés. Sur les trafics, ils doivent "préserver les bons résultats" tout en travaillant sur les points de deals recensés auprès de l’OFAST. 

Pour les bandes, mises en lumière par l’affaire Yuriy, "la DSPAP est bien loin de découvrir le phénomène" qui suscite "aussi régulièrement qu’éphémèrement l’intérêt médiatique". Toutefois, les agents seront amenés à participer au "renforcement de la prévention de ce fléau". Des annonces en ce sens devraient être faites dans les semaines à venir.

Quant à la problématique des mineurs isolés étrangers, dont une partie non négligeable de la délinquance leur est attribuée, les policiers vont devoir systématiquement, dès lors qu’un mineur est interpellé, faire des démarches au niveau international afin d’obtenir "des autorités concernées la preuve de la majorité des mis en cause". Démarche nécessaire afin d’appliquer des mesures d’éloignement et des poursuites judiciaires. 

Par ailleurs, il est exigé que le nombre d’heures de patrouilles de police dans les transports et les gares progresse. Enfin, en 2021, les policiers parisiens devront faire preuve de "souplesse, de réactivité, de pragmatisme, de résilience [et] de courage", conclut la contrôleuse générale.


William MOLINIE

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